Pour souligner les 10 ans de Dress To Kill Magazine, on a profité de l’occasion pour poser quelques questions à Kathia Cambron, Présidente et co-fondatrice de Dress To Kill Magazine.
Kathia Cambron assure la direction générale, le développement des affaires, les relations avec les annonceurs, les événements et les ventes et met en œuvre la vision et la mission de DTK Media. Kathia est entrée dans le monde de la mode il y a 20 ans en tant que styliste. Elle a également été directrice artistique pour des campagnes publicitaires majeures ainsi que pour différents films, et a travaillé sur des tournages éditoriaux pour d'autres publications bien connues. Elle possède une forte expertise et un sens de l'expression aiguisé, une compétence unique et une expérience diversifiée qui font d'elle l'une des icônes les plus connues au Canada.
Pour commencer, pouvez-vous nous parler un petit peu de vous et de votre parcours ?
J’ai commencé dans la mode il y a 20 ans comme designer. J’ai décidé de faire du stylisme avec un ami photographe, puis de la direction artistique. Je suis partie trois ans en Europe pour travailler dans ce domaine. En rentrant au Canada, j’ai retrouvé un ami à moi, Sylvain Blais, et on a décidé de lancer un magazine de mode. On a ainsi choisi d’officialiser le lancement du magazine lors de la semaine de la Mode à Montréal au Marché Bonsecours.
Vous êtes la co-fondatrice de Dress To Kill Magazine, qu’est-ce qui vous a poussé à créer ce magazine ?
Quand on a décidé de lancer le magazine, deux choses nous ont principalement motivés. D’une part, le talent et la créativité des gens d’ici, et d’autre part de devenir une plateforme afin de donner de la visibilité aux talents existants et à ceux émergents. À l’époque, l’offre était assez restreinte et nous souhaitions être les pionniers en proposant un magazine de mode de qualité et reconnu à l’international.
Comment décrieriez-vous l’essence du magazine ?
Nous sommes des défenseurs de la liberté quelque part. Je pense que nous sommes profondément authentiques. C’est notre marque de fabrique. On voulait également créer quelque chose de haut de gamme, mettant de l’avant le savoir-faire, la qualité et la passion de nos créateurs.
Le magazine fête aujourd’hui ses 10 ans, qu’est-ce qui a changé et/ou évolué depuis 10 ans ?
On a créé et lancé le magazine en 2008, en pleine crise économique, et parallèlement à la crise que les médias traversaient. Cela nous a demandé beaucoup d’adaptations. Le digital a pris le dessus, les influenceurs sont arrivés, les agences médias ne savaient plus ce qu’elles voulaient. Actuellement, je trouve que les choses se sont posées et ce qui est bien avec le digital, c’est la possibilité de rejoindre plus de gens, plus rapidement et à moindre coût.
Est-ce que vous pouvez me parler un petit peu de votre modèle d’affaires ?
Notre modèle d’affaires se base majoritairement sur les annonceurs. Nous réfléchissons à créer une sorte de e-commerce, afin de donner davantage de visibilité aux produits de niche et une plus grande distribution. Mais toujours dans l’idée de rester nous-mêmes, authentiques. On souhaite être la connexion entre les créateurs et les consommateurs afin de continuer de promouvoir le talent canadien au reste du monde.
Quels sont les défis de la mode actuelle en 2018 ?
La mode en 2018 compte énormément de défis selon moi. Cela est dû entre autres à l’évolution du mode de vie des citoyens et l’accès à une mode peu chère. Le point positif que je retiens, c’est qu’aujourd’hui tous les styles sont accessibles. Je trouve cela très bien dans le sens où la mode est là pour aider les gens à exprimer leur personnalité et à s’affirmer davantage. Néanmoins, la mode est devenue un marché très compétitif et concurrentiel. D’où notre aspiration à soutenir encore plus nos créateurs.
Et de faire du média papier ?
Bien évidemment, c’est beaucoup de challenges, notamment parce que les coûts sont très importants. Le marché a beaucoup diminué avec l’arrivée du numérique, c’est devenu comme un produit de luxe. Mais ce que nous faisons chez Dress To Kill Magazine, c’est presque comme de la haute couture. Je pense que ça offre une expérience qu’internet n’est pas en mesure d’offrir. Assurément, cela demande beaucoup d’efforts. Mais l’on souhaite garder des standards élevés et une audience qui continue de nous suivre.
Quels événements organisez-vous pour l’occasion ?
Nous organisons une soirée au magnifique Bar Georges qui se tiendra à Montréal le 6 juin prochain. Il y a également des célébrations de prévues à Toronto et Vancouver. Nous sommes ravis et impressionnés de célébrer cet anniversaire !
Est-ce que vous avez un article ou un numéro qui vous a le plus marqué ?
Notre section Carte Blanche, dont le concept est d’offrir 6 pages à un visionnaire, me plait beaucoup! Denis Gagnon, Xavier Dolan, Yso, Rad Ourani sont parmi ceux qui ont signé une carte blanche dans notre magazine. C’est difficile d’avoir un numéro préféré, mais évidemment je retiens les remarquables numéros de Jean Paul Gautier, Cinéma et bien évidemment, le 10ème numéro est somptueux!
Un souhait que vous formulez pour Dress To Kill Magazine ?
Mon souhait pour le magazine serait réellement d’agrandir notre équipe. Je crois qu’il est temps que de nouvelles personnes se joignent à l’aventure. On a créé cette revue pour inspirer les gens, et nous sommes très fiers de tout le contenu de qualité que l’on a créé, des shootings aux articles en passant par les photos.
Un merci très chaleureux à Kathia Cambron qui a bien voulu accorder de son temps pour répondre à nos questions.
À Propos de Dress To Kill Magazine
Attaché au désir de créativité, Dress to Kill a été créé en 2008 par Sylvain Blais, Kathia Cambron, Ewa Bilinska et Shervin Shirvani. Ensemble, ils ont entamé une vision unique pour canaliser une esthétique européenne tout en mettant en valeur des talents canadiens, notamment des designers, des photographes, des stylistes, des maquilleurs, des mannequins, des acteurs, des entrepreneurs, et plus encore. Au fil des années, les couvertures renversantes ont fait leur marque dans l'industrie de la mode canadienne, en gagnant de nombreux prix prestigieux.