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Et moi, ce que j’en pense de la #CultureDuViol
Crédit: Fred Gingras | Facebook

Franchement, j'ai pas la prétention d’affirmer que je suis un intellectuel de la trempe des Patrick Lagacé, Denise Bombardier et (surtout pas) des Jeff Fillion de ce monde. Toutefois, je suis assez éduqué et instruit pour comprendre le fonctionnenement de la vie en 2016. Moi, je suis juste une créature qui, cachée derrière mes écrans, travaille sur sa cyphose et assiste à la dérive mondiale via les médias sociaux (un millenial, quoi). Et sincèrement, je commence à badtripper face à la couverture médiatique des dernières semaines… Des initiations qui virent en partouze, des plaintes pour harcèlement sexuel à Laval, Alice Paquet et ses allégations d’agression sexuelle à l'endroit d’un député libéral, un malade qui tweet de la merde sur Les Superbes, sans parler du pleutre en chef, Donald Trump… l’accumulation est de plus en plus lourde.

Selon certains experts, TOUT semble avoir été dit concernant la culture du viol, TOUS les acteurs pertinents semblent s'être prononcés sur le sujet, TOUS les protagonistes qui possèdent un micro ou une parcelle d’influence sur l’opinion publique semblent s'être exprimés. Cependant, qu’en pense un jeune homme dans la vingtaine qui s'apprête à devenir une des figures paternelles de demain?

Le concept d'opinion publique et ses dérivés

Permettez-moi de commencer en rappelant que la vie est bâtie sur des contradictions. Rien n’est tout blanc ni tout noir, la vie est plutôt grisâtre. L’opinion publique en est le meilleur exemple. Imaginez un match de football… Le concept d'opinion publique est similaire, les clans du pour et du contre (les lignes offensives) s'entretuent tout en forgeant leur caractère, et ce, sans tendre l'oreille vers l'autre. Quand quelqu'un pense entendre l'opinion qui pourrait supplanter ou réfuter toutes les autres, les fidèles se rangent derrière celle-ci en attendant que les médias (l'arbitre) signalent le touché, dans le contexte, le point de vue à adopter.

État des agressions sexuelles au Québec 

Or, dans la vie comme dans le sport, la communication aide à nuancer ses opinions et à (dans un monde idéal) accepter celles de l’autre. Ce qui se passe en ce moment est aberrant, déplorable et dégueulasse. Dans une société dite évoluée, les femmes sont encore la cible de mysoginie, de propos haineux, rétrogrades, arriérés et méprisants. Est-ce que le temps est venu de se taire pour mieux entendre le message à transmettre? Est-ce que le temps est venu de mettre plume et micro de côté afin de démystifier réellement la culture du viol pour ainsi y mettre un terme… 

« Mettons les choses en perspective. Au Québec en 2013, 3 789 agressions sexuelles de niveau un (sans violence), 48 de niveaux deux (agressions sexuelles armées) et 18 de niveau trois (intention de blesser) ont été rapportées, selon le ministère de la Sécurité publique. Une c’est trop, mais il serait exagéré de dire que nous sommes aux prises avec un problème qui dépas­se l’entendement. »  – Lise Ravary

Les propos de Lise Ravary dans le Journal de Montréal concernant la culture du viol au Québec sont très interpellants! Est-elle en train de suggérer qu'il faut attendre que le nombre d'agressions de niveau trois augmente pour dénoncer la culture du viol? Quelle étroitesse d'esprit…

Quelles solutions pour agir ? 

Je salue l'initiative du ministre de l'Économie, Sébastien Proulx, de remettre au prospectus scolaire le cours d'économie en 2017. Est-ce que notre bon gouvernement libéral ferait enfin preuve d'un peu d'ouverture? Serait-ce également envisageable de rétablir le cours d'éducation sexuelle dans nos établissements d'enseignement? Est-ce que l'école pourrait être un lieu qui nous prépare à faire face à la vie, la vraie? Tant qu'à moi, mettons fin au baratin que contient le cours d'éthique et culture religieuse. Qu'on vienne me parler de consentement ainsi que de relations sexuelles protégées plutôt que de me demander la différence entre le bien et le mal et m'expliquer le quotidien d'un catholique pratiquant.

On ne peut pas laisser les enfants s'imaginer que la culture du viol est soi-disant comparable à un simple vol de voiture… La banalisation n'est en aucun cas le moyen à privilégier! L’éducation des jeunes filles et des jeunes garçons concernant la sexualité doit se faire dès le plus jeune âge. Elle commence à la maison, mais se poursuit sur les bancs d'école. Est-ce que ça va vraiment mobiliser les consciences? Est-ce que ça va fonctionner? Certains sont incapables de contrôler leurs pulsions. Eh bien laissez-moi vous dire, si des jeunes de 13 ans sont capables d'entretenir une vie sexuelle, ils sont amplement en mesure d'entendre les précautions qui s'imposent. La sensiblisation et l'éducation ne règlent pas tout, mais ce sont des précurseurs à un comportement sain en société.

Il faut que ça s'arrête

Soyons clair, les femmes ne sont pas toutes des victimes comme les hommes ne sont pas tous des violeurs. Cessons la généralisation abusive et cultivons plutôt le respect, cette semence qui nous suivra toute la vie durant. Mettons fin à l'omerta, partageons une société dans laquelle les sexes se tiennent debout en étant le plus possible d'égal à égal. Dénonçons l'abus et, surtout, ne banalisons aucune agression, car la sienne pourrait être la vôtre.

Bref, il reste encore des êtres bons sur cette Terre, les Barbiers en sont, j'en suis un et je supporte toutes les victimes (femmes comme hommes) qui ont pu subir une agression sexuelle dans leur vie. La reconstruction n’est pas facile, mais ça se fait un pas à la fois, tous ensemble.

#OnVousCroit #StopCultureDuViol #VousÊtesIndestructibles

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