8 albums québécois à savourer ce printemps pour une dose de hip-hop, world, rock et électro
Simon-Albert BoudreaultLe cache-cache avec la chaleur des dernières semaines s’achève, on embarque sur un printemps enfin assumé et on anticipe l’odeur de toutes les pousses vertes devant chez soi. Avec ce renouveau saisonnier et l’anticipation d’un été qui s’annonce hype avec le 375e, je vous laisse avec cette liste de releases d’ici qui ne demandent qu’à être explorés.
Plants And Animals — Waltzed in from the Rumbling
« Jouer cette chanson, c’est un peu comme faire un rodéo ou essayer d’élever un chiot qui court dans tous les sens » a dit en entrevue le chanteur Matthew Woodley en décrivant leur premier single Stay. La déclaration s’applique assez bien au reste de l’album du trio Montréalais, Waltzed in from the Rumbling. Le LP affiche une variété qui passe par un large spectrum d’instruments et de textures, allant de la balade nostalgique aux crescendos qui cassent tout. À travers les morceaux, on a droit à une vibe optimiste et confiant qui vient parfaitement se brancher à la ville qui reprend tranquillement sa vitalité après un hiver agité.
VioleTT Pi — Manifeste contre la peur
Parfois punk, parfois rock, parfois hip-hop, mais surtout beurré épais, Manifeste contre la peur est une boule de tension. Les textes névrosés de Karl Gagnon donnent l’impression d’être empreints d’émotions qui ont passé trop de temps à la mijoteuse à trop haute température. Le tension & release est gardé tout au long et on est constamment en train de chevaucher du trémolo nerveux à la plainte gutturale et hystérique. Un album à écouter en dansant les bras dans les airs ou en petite boule dans le noir, j’suis pas trop sûr.
Bernhari — Île Jésus
Alexandre Bernhari nous arrive deux ans plus tard avec une suite à son album éponyme, Île Jésus. Il délaisse largement l’engagement social dans ce follow-up, se concentrant plutôt sur ce qui semble être les conséquences de sa notoriété nouvelle et soudaine. Sur un fond nocturne et secret, les textes laissent paraître autant de confusion que de résignation. La production, signée Emmanuel Éthier, offre un large spectrum d’arrangements contrastés, qui font osciller l’album entier entre la chambre à coucher et le centre-ville à 3AM.
Ludo Pin — Les moyens du bord
Le troisième album de Ludo Pin, depuis son self-titled en 2008, est le fruit de nombreuses sessions lives et de passes à travers le jazz, le trip-hop et même un peu de world music, le tout wrappé dans un emballage pop. L’artiste d’origine strasbourgeoise reste fidèle à son style décontracté et nonchalant, sans pour autant être pessimiste. C’est un album honnête qui se révolte tranquillement, lucidement, contre les tourments de notre époque.
Pierre Kwenders — Popolipo (The Remixes)
L’ouragan franco-congolais Pierre Kwenders a rappliqué le mois passé avec sa musique world 2.0 qui allie l’électro à la rumba congolaise. Son EP se limite à 4 remixes qui brassent, signés par des producers en plein essor, comme Throes + The Shine ou Jumping Back Slash. Les remakes sont upbeat, funky et surtout très pertinents pour un 5 à 7 qui dégénère en all-nighter.
Samito — Samito
Après le Congo, la Mozambique ! D’abord collaborateur avec Kwenders (et Radio Radio, et Nom de Plume), l’auteur-compositeur-interprète établi à Montréal est sur le point de débuter sa carrière solo. Avec un line-up de collaborateur enflammé derrière lui (Galaxie, La Bronze, Misteur Valaire), l’été va arriver d’avance avec ses morceaux à la fois électro et acoustiques.
Loud Lary Ajust — Ondulé EP
2015 a été une année charnière pour les gars de LLA : passée sur la route pour la promo de leur dernier album Blue Volvo, elle s’est culminé en un show complètement survolté au Métropolis en novembre dernier. Sur le bleeding edge de la scène de rap quèb en pleine renaissance, le EP sonne comme un victory lap, en étant à la fois poseur et terrifié. Leur son est puissant et les influences sont multiples, allant des OGs d’Audio Two à Chance The Rapper.
RYMZ — Petit Prince
Crédit : RYMZ
Quelque part entre l’éloge du live fast & die young et le porte-voix dirigé vers la jeunesse défavorisée se trouve le Petit Prince. RYMZ fait du bruit sur la scène underground avec un album glacial et provocant. L’ambivalence thématique est présente à travers l’entièreté des paroles, allant du lyrique au vulgaire; du centre jeunesse aux trips à trois. Les textes sont couronnés par un line-up AAA de producers d’ici qui viennent porter des fondations solides, faites de beats harsh et marbrés.