Au début, l'avenir nous sourit.
On a tous eu un ami qui vedgait au cégep et qui changeait de programme chaque session. On l'a peut-être tous un peu jugé, parce qu'il fumait un peu trop et qu'il ne se forçait pas à l'école. J'avoue que moi non plus, je n'y mettais pas tous les efforts requis, enfin bon.
Au cégep, je suis allé dans un programme qui m'allumait, juste pour le fun. J'avais besoin de faire mes deux ans (et accessoirement avoir un DEC) avant d'aller à l'université dans le domaine d'études que j'avais choisi : enseignement au secondaire en univers social (histoire et géographie).
Je suis donc allé au cégep en Création littéraire, parce que c'était ma plus grande passion et que je voulais être écrivain (je le veux toujours btw). L'affaire, c'est que je n'ai jamais hésité. Je savais exactement ce que je voulais faire. Perfectionner mon français et devenir enseignant. Même que mes études au cégep m’ont conforté dans ce que je voulais faire : enseigner. Ça l'avait l'air tellement cool!
C'est ça le problème : ça avait l'air.
Après avoir quitté les créatifs et les littéraires du cégep, je me suis tout de suite dirigé en enseignement avec assurance. J'aurais peut-être dû prévoir le coup, mais non. J'ai étudié pendant un an et demi en enseignement. J'ai suivi des cours d'histoire vraiment intéressants (ce domaine reste une passion), de géographie, de géopolitique, mais aussi des trucs comme la pédagogie, la didactique et l'introduction aux techniques d'enseignement…
J'ai eu la révélation lors de mon stage.
Une chance pour moi, c'était un stage d'observation. J'étais donc dans le fond de la classe à voir comment l'enseignante interagissait avec les élèves de première ou deuxième année. C'était la chose la plus pénible et horrible que j'ai vu. Bien que l'enseignante se débrouillait fort bien, elle était toujours en train de faire de la gestion de classe. En une heure, elle a réussi à faire colorier les continents aux élèves… Après ça, je me suis rendu compte qu'à l'école secondaire, on n’apprenait pas vraiment. On subissait tranquillement l'apprentissage. Nuance.
La vie ne m'avait pas préparé à ça.
J'ai alors su que ce domaine n'était pas fait pour moi. Toutes mes certitudes, mon avenir, la vision que j'avais de la vie, tout ça a chamboulé. Que devais-je faire? Il n'y a pas vraiment de manuel dans ces cas-là. Je n'avais pas prévu de plan B…
Très simplement, j'ai d'abord récupéré mes cours et fait un certificat en histoire en une session. J'avais donc passé deux ans à l'université pour, au final, me retrouver avec un certificat en histoire. Je pensais ne jamais réussir dans la vie. Sérieux, on va où avec ça? Pas bien loin où alors beaucoup trop loin dans ce domaine. Ce qui n'était pas dans mes intérêts.
Alors, j'ai fait ce que j'ai toujours voulu faire.
J'ai suivi mes intérêts et je suis allé faire un certificat en communication. Pour le fun. Heureusement, ce fut la plus belle année d'étude de ma vie. J'ai mis toutes les incertitudes de côté et j'ai fait ce que je voulais, sans vraiment penser à l'avenir. Ensuite, comble de l'idiotie, parce que je voulais me trouver un emploi (et devenir écrivain à temps perdu) je me suis inscrit dans un certificat en gestion des archives. C'était quand même un chouette programme, mais je n'ai jamais vraiment travaillé dans ce domaine. Après mes études, je suis directement allé en communication et je ne pense pas en sortir.
En fait, je retournerais volontiers faire mes études dans le domaine qui m'a toujours plus. Si j'avais à refaire ça, je suivrais directement mon coeur et mes envies.