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Pourquoi je ferai Movember cette année
Crédit: Movember
Le triste mois de novembre s'avance vers nous, mais sa variante Movember a de quoi réjouir même les plus mélancoliques. Cette guérilla de la rue doit être faite par quiconque possède la puberté nécessaire, ou pas. La culture ironique des hipsters a récupéré la 'stache il y a de ça quelques années, ce qui n'est pas une raison pour se refuser le plaisir d'un duvet soyeux sous les narines. 

La jovialité et la convivialité sont ce qui m'accrochent le plus du mouvement Movember, car il faut se le dire, une moustache, à la base, est un élément de style qui a souffert du changement des modes. Mon père avait laissé tomber la sienne en 1991, tout comme sa blouse menthe et les matching socks qui allaient avec.

 

Crédit: Bob Thomas | Getty Images 
Par l'habit du moine que l'on a devant soi et l'état de la moustache qu'il arbore, on peut se douter que le dandy participe ou non à la célébration automnale. S'il y a bel et bien participation, le sourire en coin que l'on partagera avec l'inconnu témoignera d'une solidarité que l'on ne voit que trop peu souvent lorsqu'il est question de vulnérabilité masculine.

Les hommes sont généralement bien bons pour se high-fiver dans la rue quand les Canadiens gagnent en série, mais trop peu pour évoquer les « vraies affaires ». Et il faut se le dire, une belle moustache molle de gars pas assez velu, ça égaye un trajet de métro.
 

On pourrait débattre longtemps sur l'aspect marketing de l'événement, ce qui le pervertirait ou le dénaturerait selon les puristes, ce qui a si peu d'importance pour moi. Le simple fait que « les maladies d'hommes » soient évoquées régulièrement dans les médias durant 8,2% des jours de l'année (30 sur 365, faites vos maths les boys), est déjà une petite victoire en soi. Movember est aussi l'occasion d'une prise de parole publique subtile (ou pas) pour bien des hommes qui forment généralement la majorité silencieuse de notre population.

Toute cause qui vise la survie de tous en est une valide, et loin de moi l'idée de vouloir dire du mal des efforts qui sont faits pour le cancer du sein, j'apprécie toutefois qu'une autre cause ait droit à son heure de gloire. D'autant plus que le rose s'est taillé une place jusque dans la NFL. Ce qui n'est pas nécessairement mauvais en soi. Ça crée simplement des outfits qui donnent l'air au joueur des Bengals d'être des bubbleheads tigrés ayant volé des accessoires de ballerine. Quelque peu halloweenesque.  
 

Pour en revenir à la moustache et Movember, ce festival de la pilosité a toujours sa place, surtout qu'il s'est bien établi dans notre paysage culturel, et ailleurs aussi, et qu'il semble vouloir survivre plus longtemps que le Ice Bucket Challenge (ouais, ça a déjà existé, ça). La diversité des manifestations de cet événement à travers le monde est fort intéressante aussi. J'ai eu la chance de vivre Movember au Royaume-Uni et Mottumars en Islande (Moustache de mars), et l'excitation parmi la gente masculine était palpable aux deux endroits. À Reykjavík, même les autobus qui m'amenaient au travail portaient fièrement la moustache. Ce n'est pas peu dire. 
 

Pour toutes ces raisons, j'enjoins les plus jeunes comme ceux qui le sont moins, à se laisser aller à ce petit plaisir automnal qui ne coûte pas très cher, à part l'orgueil peut-être. On met la vanité de côté, messieurs, pour mieux encourager une cause qui nous touche tous. Peace out.
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