Huit heures de route plus tard et nous nous sommes arrêtés dans un motel pour profiter de la plage et des boardwalks. Loin de moi l’idée de vous résumer mon escapade chez nos voisins du sud, mais j’ai été rapidement charmé par les petites maisons qu’on pouvait y retrouver. Les souvenirs de ces petites maisons très colorées longeant la mer m’ont fait réaliser à quel point les gens qui les habitent doivent se sentir chanceux.
Malheureusement, c’était avant l’ouragan Sandy.
Quelques mois après mon court passage dans l’État du New Jersey, l’ouragan Sandy est venu défigurer le paysage de la côte Est. De quoi faire débronzer les vedettes de Jersey Shore. À l’heure de la reconstruction, je me suis demandé ce qu'il restait une fois que les eaux se sont retirées.
Suédois, mais basé à Brooklyn, le photographe Douglas Ljungkvist, est allé sur les lieux dans le cadre de sa série intitulée « Ocean Beach ». Il a parcouru la petite ville de Lavallette afin de voir ce qu’il restait du passage de ce percutant ouragan. Se passionnant pour les formes et la couleur, il présente un paysage aux allures postapocalyptiques. Tantôt on y voit des quartiers inhabités, tantôt des maisons éventrées se gorgeant de lumière. S’intéressant à la couleur, Ljungkvist a opté pour des filtres qui donnent un air glacial.
À première vue, on peut en conclure qu’il s’agit d’un spectacle très désolant. Mais cette série représente aussi l’espoir, affirme, dans une entrevue, celui qui considère le néo-réalisme italien comme une de ces principales sources d’inspiration.