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Entrevue FB Chat avec le réalisateur de la websérie Projet-M

Quatre personnes doivent séjourner pendant 1000 jours dans une station spatiale en orbite autour de la Terre afin de tester la faisabilité d'un voyage de longue durée vers Europe, une lune de Jupiter. Tout va bien jusqu'au jour où quelque chose arrive…

C’est la prémisse d’une websérie de science-fiction 100% Québécoise nommée Projet-M.

Projet-M est réalisé par Éric Piccoli (Productions Babel) et nous transporte dans un futur rapproché où le Québec est un pays et leader de l’exploration spatiale. Original n’est-ce pas?

En fait, Éric et son équipe n’en sont pas à leur premier projet original dans le monde de la science-fiction; vous l’avez peut-être connu, comme moi, grâce à la superbe série Temps Mort.

Afin de vous donner le goût de vous plonger dans ce thriller de l’espace mettant en vedette Julie Perreault  et Jean-Nicolas Verreault, j’ai décidé de poser 5 questions sur FB Chat à Éric. Il n’a pas hésité une seconde à nous parler de son oeuvre:

Quelle est l'idée derrière Projet-M?
L'idée à l'origine provient d'une réelle expérience intitulée Mars-500 qui s'est déroulée en Russie. 6 ingénieurs se sont retrouvés enfermés dans une reproduction de station spatiale afin d'évaluer les défis pour un voyage aller-retour vers Mars. En apprenant l'existence d'une telle histoire, je me suis dit qu'il fallait absolument s'en inspirer pour une fiction et au Québec! Au fil du développement, nous avons réalisé que mis à part les budgets qui sont de plus en plus petits concernant l'exploration spatiale, la réelle raison pour laquelle il était risqué d'envoyer du monde dans l'espace c'était leur capacité à opérer au fil des mois et des années qui passent. Les voyages de longue durée dans un environnement artificiel et sans retour sur Terre font peur. Nous avons donc décidé de balancer nos astronautes expérimentateurs dans l'espace au lieu d'être sur Terre. De plus, nous sommes des fans du cinéma de genre, notamment de science-fiction et nous avions le goût de raconter notre façon de voir ce genre, comme nous l'avions fait avec Temps Mort.

Quelles sont les difficultés rencontrées pendant le tournage? 
Tout a été difficile. L'écriture l'a été avant le tournage et la construction a été un défi de taille. Personne n'avait jamais fait de décors. Nous avons appris sur le tas, avec nos erreurs, nos problèmes. Avoir eu plus de budget, nous aurions pu nous permettre d'approcher des gens d'expérience. Nous avons eu des embûches budgétaires, professionnelles, personnelles et bien plus. Je ne cacherais pas que ça n'a pas été de tout repos, mais nous en sommes fiers. Quant à la fin d'une journée de tournage, tu vas écrire tes notes pour la journée suivante dans un décor que tu as construit avec ton équipe et qui s'étend sur 4 500 pieds carrés, c'est irréaliste et tu pinces souvent pour comprendre ce qui se passe. Nous rêvions d'entrer dans notre décor avec le sentiment que Ridley Scott devait avoir quand il a fait Alien et ce fut mission accomplie à ce niveau.

Comment avez-vous convaincu des comédiens connus comme Jean-Nicolas et Julie de participer au projet?
Ce n'est pas une question de les convaincre, mais de les rencontrer et de voir si on a le goût de travailler ensemble. Avec Jean-Nicolas, c'est un ami. Ça clique et ensemble, nos forces combinées, on amène des scènes à des niveaux qu'on ne pourrait séparément. J'adore son intelligence de comédien, sa sensibilité et comment autant il arrive préparé, autant il peut s'inspirer du moment présent pour aller chercher le meilleur du moment. Après avoir travaillé avec lui sur Temps Mort où nous nous sommes rencontrés, c'était évident que je le voulais sur mon prochain plateau! Concernant Julie, j'ai toujours été fan de son travail quand j'écoutais une série ou un film dans lequel elle se retrouvait. Quand on cherchait pour le rôle d'Andréa, on avait une tout autre idée pour le personnage et en lançant l'idée au début, on s'est mis à rire comme si ça ne faisait pas de sens et quelques secondes plus tard, c'était plus un : « ok, go! On lui propose! ». Je l'ai rencontrée et ça a cliqué! On se comprend très rapidement. Julie connaissait Temps Mort, elle était donc familière avec notre univers et elle était prête à y plonger. L'important entre un acteur et un réalisateur, c'est la confiance et l'honnêteté. Quand c'est respecté, des deux côtés, on peut s'abandonner et faire de grandes choses sans que la peur de se planter prenne le dessus. Une belle rencontre.

Va t'il y avoir une suite à ce projet?
Nous l'avons écrit comme une websérie pouvant être un film ou encore comme un film qui peut se découper en épisode. Nous allons donner une nouvelle vie à la version long métrage. Cependant, pour une suite, rien n'est prévu. Nous sommes épuisés, sans dire écorchés. Nous y avons laissé des plumes, beaucoup même. Pour retourner dans cet univers, il nous faudrait des conditions respectables et un budget qui nous donnerait un salaire au lieu de nous endetter. Qui sait, un jour peut-être. Des idées pour continuer l'histoire, ce n'est pas ça qui manque et on a des idées vraiment cool je pense!

As-tu d'autres projets de science-fiction en vue?
J'ai des idées de science-fiction, mais j'ai aussi des idées dans un univers réaliste. Je ne veux pas m'obliger à faire un style en particulier, je veux me laisser guider par ce qui m'inspire et de là, on verra. J'avoue que les concepts se rapprochant des clones ou des robots m'attirent beaucoup, mais j'ai aussi le goût un jour de faire un beau film d'horreur et un road movie! On verra bien. Je ne suis vraiment, mais vraiment pas pressé.

Un gros merci à Éric! Félicitations à lui et son équipe pour ce projet qui sort de l’ordinaire et qui mérite d’être vu! Découvrez les épisodes ici

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