Ne craignant pas la controverse, l’édition américaine de GQ vient récemment de nommer Colin Kaepernick citoyen de l’année 2017. La couverture du magazine dévoile l’ancien quart-arrière coiffé d’un afro et vêtu d’un habit rappelant celui des Black Panthers. Pour ceux qui sont étrangers au personnage, Colin Kaepernick fut en 2016, le premier joueur de football à s’agenouiller durant l’hymne national.
Écarté des formations malgré une feuille de route impressionnante (participation au Super Bowl XLVII en 2013), le footballeur est devenu une figure à la fois d'activiste populaire et de martyr en raison de l'arrêt abrupt de sa profession. Composée à près de 66% d’Afro-américains, la NFL a connu une période agitée cet automne lorsque plusieurs joueurs ont perpétué le geste initié par Kaepernick. Vilipendés par Trump et plusieurs hautes instances politiques contre son outrage au Star-Spangled Banner, ses défenseurs – dont Obama – jugent qu'il a fait honneur à la liberté d'expression du premier amendement.
Adulé du côté progressiste, exécré du côté conservateur, le métis natif du Wisconsin est encore l'une des figures les plus polarisantes du débat racial. Une telle nomination de la part GQ rétablit en partie une réputation éclaboussée par le scandale et affirme de manière cavalière la position libérale du magazine, celle-ci se rangeant explicitement derrière la cause et contre le controversé 45e Président.