Aujourd'hui, La Presse publiait un article-choc au sujet d'Éric Salvail. 11 témoins y racontent avoir subi diverses inconduites sexuelles en présence de l'animateur et producteur québécois. Bien qu'elles soient étonnantes pour certains, ces révélations risquent d'évoquer des situations et des sentiments auxquels plusieurs d'entre nous ont déjà dû faire face à un moment ou un autre de notre vie ou de notre carrière.
De toute évidence, ce n'est pas à nous de juger M. Salvail, nous avons un système de justice bien en place pour ça.
Je crois que tout ce que nous pouvons faire aujourd'hui, c'est prendre un moment pour réfléchir à la notion de harcèlement et d'inconduite sexuelle en milieu de travail…
Le harcèlement sexuel, ça affecte aussi les hommes
On entend de plus en plus parler des injustices dont souffrent les femmes. C'est vraiment une bonne chose, puisque c'est un sujet qui était et qui demeure un tabou dans notre société, alors c'est important de lever le voile sur le sujet. Ceci dit, sans vouloir comparer les souffrances d’autrui, il ne faut pas oublier que les hommes sont également victimes de harcèlement et d'inconduite sexuelle, et ce, même dans la communauté homosexuelle. À ce titre, ça peut être révélateur de voir comment les gens reçoivent les dénonciations quand elles sont faites par des hommes.
Je vous mets au défi: Discutez-en avec les hommes des votre entourage. Vous serez probablement surpris de constater le nombre de gars qui ont connu des circonstances éprouvantes en présence d'agresseurs, que ces derniers soient des hommes ou des femmes. Personne ne sera à l’abri si la culture de l'agression est banalisée, ignorée ou carrément passée sous silence.
Quand on est au travail, on n'est pas entre amis
Dit comme ça, ça peut sembler évident, mais quand on travaille avec des gens sympathiques, on peut oublier que les limites sont vites brouillées. Particulièrement quand on est en situation d'autorité, même une blague peut déclencher des malaises ou engendrer des traumatismes. Les collègues ne se sentiront pas nécessairement la liberté de confronter la personne qui a un comportement inacceptable s'ils ont peur que leur emploi soit en jeu.
En milieu de travail, on n'est pas entre amis. Les gens sont là pour gagner leur vie, ils n'ont pas forcément le loisir de s'en aller quand ils sont inconfortables. En cas de doute, c'est primordial de s'abstenir et de garder ses propos et ses comportements douteux pour soi.
Le pouvoir, ce n'est pas une question de gros bras
Dans son entrevue avec La Presse, Marco Berardini a une réflexion très révélatrice quand on lui demande pour quoi il n'a pas dénoncé la situation plus tôt : "Je fais six pieds deux pouces. Les policiers auraient ri de moi! Ils m'auraient demandé pourquoi je ne l'avais pas simplement frappé ! Et c'est une bonne question. Pourquoi ne me suis-je pas fâché dès la première fois?".
On se sent souvent coupables (voire faible) dans des situations d'injustice comme celle qu'il décrit. Hors, ce n'est pas parce qu'on a la possibilité de se défendre physiquement qu'on peut (ou qu'on devrait) nécessairement le faire. La société nous offre plusieurs ressources et c'est important de chercher de l'assistance, peu importe le genre auquel on s'identifie.
Demandez de l'aide si vous vous sentez capable de le faire, parce que ça n'a absolument rien de ridicule.
Continuer le dialogue…
C'est important de continuer le dialogue sur le sujet, dans les médias comme dans notre vie personnelle. N'hésitez pas à utiliser #metoo ou #moiaussi pour partager votre expérience sur les médias sociaux, si vous vous sentez à l’aise de le faire, et surtout, consultez les autorités en cas de besoin.
Pour connaître toutes les ressources disponibles, consultez le site harcelementsexuel.ca