1958, Trois-Rivières. C’est la naissance d’André Pepin. Il sera le 3e d’une famille de 5. Il ne deviendra pas le plus scolarisé d’entre eux, mais certainement le plus travaillant.
2017, Trois-Rivières. André a 59 ans. Il est père d’un fils, Raphaël, âgé de 22 ans. Il est peut-être à la fin de la cinquantaine, mais a toujours la même énergie.
Travailleur autonome depuis 40 ans, il a constamment dû sortir du lot, se démarquer. C'est un vaillant, un homme dévoué, dont le parcours mérite d’être souligné. Depuis les années 50, le rôle du père a bien évolué. Les hommes sont désormais empreints d’un désir, celui de s’impliquer davantage en changeant les idées préconçues. Que ce soit dans le couple ou la vie de famille, il y a apparition d’un phénomène qu’on pourrait qualifier du « nouveau papa »!
André en est l’exemple tout désigné…
Coiffeur, il exerce un métier autrefois peu traditionnel chez les hommes.
Habile, il fait la cuisine, le ménage, la couture, le lavage.
Persévérant, il est capable de faire vivre sa famille chaque année, malgré une courte scolarité et une condition salariale peu reluisante.
Un vrai homme à tout faire!
J’ai bien envie d’être ce type d’homme. Bien envie d’être un homme fier de ses convictions. Bien envie d’être un « nouveau papa »! Envie de m’impliquer maintenant pour assurer mon avenir et celui de mes proches. Envie de mettre la main à la pâte. Envie d’être un modèle pour la communauté paternelle.
Tout comme la femme, il faut comprendre que l’homme s’est modifié. Il est loin du mâle arriéré qui ramenait les piastres à la chaumière après un séjour à la chasse. Il s’est adapté à son milieu et aux acteurs qu’il côtoie. Dans la vie, pas le choix de s’adapter!
Je remercie André, mon père, pour m’avoir démontré ce qu’est le partage. Grâce au bagage qu’il m’a transmis, il a été une figure paternelle incomparable. À moi, dans quelques années, à endosser le rôle de « nouveau papa » en mettant de l’avant des valeurs d’investissement, d’inclusion et de partage.
Car de nos jours, le concept de famille est complètement différent. Les familles se transforment à un rythme plus rapide que les fêtes les célébrant, des grands-pères aux oncles en passant par les enseignants et les entraîneurs, bon nombre d’hommes ont eu un impact significatif sur leur communauté en prenant soin de ceux qui les entourent.
Aujourd’hui, plus d’un tiers des enfants vivent avec un parent seul qui ne s’est jamais marié, représentant 1.5 million de familles monoparentales au Canada. Il existe donc une nouvelle dynamique dans la famille moderne auquel André fait parti.
La fête des Pères n’est pas seulement l’occasion de souligner le travail exceptionnel qu’accomplissent les figures paternelles de notre entourage, mais aussi le moment de remercier les gens qui sont là pour prendre soin de nous.
C’est beau de voir André coudre des vêtements. C’est beau de voir André laver le plancher. C’est beau de voir André cuisiner un pâté chinois. C’est beau de voir André changer la couche du jeune Raphaël. C’est beau de voir André s’investir.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y plus de conventions, de règles non-écrites. Dans notre société québécoise qui devient de plus en plus hétérogène, la mixité des tâches dans la routine familiale et l’interchangeabilité des rôles n’est pas un fléau. C’est simplement le nouveau sens du mot partage.
Pour la fête des Pères cette année, Dove Men+Care a publié un nouveau clip intitulé #PrendreSoin qui célèbre non seulement les pères, mais tous les hommes qui étaient là dans nos vies pour prendre soin de nous, nous éduquer et nous faire grandir en de meilleure personne.
À tous, bonne fête des Pères!
Texte : Raphaël Pépin