À chaque année voit le jour de nouveaux moyens de communication. On voit aussi de nouvelles formes d'arts visuels gagner en popularité. Montréal étant le berceau d'entreprises comme Moment Factory et d'autres projets innovateurs, ceux-ci ont donc inspiré d'autres artistes à leur tour. Maintenant place à un projet unique alliant art visuel, ingénierie du son, dj, peintre, on ne sait plus comment décrire les gens participant à de tels projets comme le “Projet Électro-Acrylique”. Frédéric Laurier, alias Pfreud , Alec Stephani et Fred Trétout viennent tout juste de terminer une résidence du côté de la Société des arts et Technologies de Montréal. En compagnie de l’artiste peintre Alec Stephani, Frédéric réalise une trame narrative issue de la toile créée en direct devant les yeux du public. Fred Trétout complète le trio au niveau de la capture d’image et du même coup la création d’une oeuvre visuelle projetée dans la Satosphère. Les éléments visuels et sonores capturés en direct de la toile d’Alec munie de micros contacts et avec une caméra sont modulées et utilisés pour créer des animations futuristes, voire psychédéliques au sein du dôme tant au niveau visuel que sonore. L’aventure s’avère plutôt contemplative mais surprenante. Frédéric Laurier a gentiment accepté de me rencontrer pour me parler du projet Electro-Acrylique ainsi que de ses autres projets en parallèle.
Un parcours bien rempli, comment décrirais-tu celui-ci en quelques mots ?
Music Lover ! Un amateur de musique, de fréquences, un bidouilleur sonore à la recherche d'un traitement différent du son.
Tout a commencé dès le cégep pour moi alors que j'étais un grand consommateur de musique. J'ai découvert la musique électronique et j'ai commencé à m'amuser sur les platines à la radio. En partant des rave parties des années 90, en passant par les clubs bien connus comme le Sona, le Red Light et aussi dans les festivals, j’ai aussi été acheteur et conseiller de musical. Avec ma technique en son chez Trebas en poche, j'ai par la suite commencé a travailler chez Solotech et ainsi de suite.
Parle moi du Projet Electro-Acrylique qui fût présenté durant deux semaine à la S.A.T ?
La résidence dans la Satosphère (S.A.T). nous a permis de faire évoluer le projet en 3D tant au niveau visuel que sonore. À l'aide d'appareil photo-vidéo et de microphones nous enregistrons les faits et gestes d'Alec, l'artiste-peintre qui s'amuse sur la toile à peindre en directe sur une cadence rythmée. Nous travaillons le visuel et le son respectivement. Le dôme donne aussi cette dynamique différente avec les magnifiques animations de Fred T. ! Le projet en soi est une initiative d'Alec, je me suis par la suite joint au projet il y a 4 ans, avec l'aspect sono et plus récemment, en janvier 2017, pour amener le projet dans une autre voie, Fred Trétout s'est joint à nous en janvier 2017 pour emmener le projet dans une autre voie et l’adapter au fameux dôme.
Dans quel esprit placez-vous le public lorsqu'ils vivent l'expérience Electro Acrylique ?
Nous voulons que les gens aient du plaisir durant la quarantaine de minutes du spectacle. Un bon voyage à tous, par la musique et le visuel. Le fait d'être couché au sol donne un aspect différent au projet, une oeuvre qui ne cesse de bouger. La totalité de la musique est créée à partir de la peinture.
Voyez un exemple de cette expérience unique.
En parallèle à ce beau projet, Frédéric, tu es aussi DJ, tu travailles d'ailleurs régulièrement avec Lebaron ainsi que Felix «Da Housecat » ?
Je me promène effectivement entre des projets plus immersifs, de la techno mais aussi de la house. Un projet avec Hoopalaï s'en vient aussi avec mon collègue et ami François Lebaron. Des remixes sortent aussi et des prods originales. À temps plein, je suis pour ma part concepteur sonore et mixeur chez BLVD. Je travaille avec des gens talentueux et j'avance dans toutes les sphères.
À noter que le projet a été présenté à Mutek ainsi qu'au festival AIM avec une réception critique unanime. Étant donné la complexité des installations requises et du chevalet, Electro Acrylique est rarement en représentation. Cependant, vous aurez la chance de les revoir cet été de nouveau à la S.A.T lors du Symposium sur l'immersion en juin.
Je vous invite fortement a sauter sur l'occasion afin d'aller découvrir ce monde qui se construit et se déconstruit sous vos yeux, durant 40 minutes. Une expérience unique à voir et revoir, car chaque toile est unique. En attendant, vous pouvez entendre Pfreud chaque vendredi au Laïka où il est dj résident.
Frédéric Laurier alias PFreud
Crédit photo : SebastienRoy.ca (Société des Arts Technologiques)