Aujourd'hui, j'ai décidé de prendre le temps de vous présenter en 6 points ce qu'est le whisky. Le whisky a récemment effectué un retour impressionnant dans nos maisons, mais devant les étalages toujours plus remplis de la SAQ, il peut être difficile de s'y retrouver !
1. Qu’est-ce que le whisky ?
D'abord, définissons ce qu'est le whisky! Il s’agit d’un alcool de grain (céréales) fermenté puis distillé, généralement vieilli en fûts de chêne, et finalement embouteillé à au moins 40% d’alcool par volume.
2. WhiskY ou whiskEY ?
Les deux sont bons. On parle de whisky pour ceux qui viennent d’Écosse, du Canada et du Japon (et du reste du monde, on y reviendra). On utilise l’appellation whiskey pour ceux qui viennent des États-Unis et de l’Irlande. Pour le reste du monde, on utilise whisky.
3. Où produit-on du whisky ?
Il y a cinq grandes régions productrices : l’Écosse, l’Irlande, les États-Unis, le Japon et le Canada. Encore aujourd’hui, c'est dans ces cinq pays qu’on produit le plus de whisky. Malgré cela, on en produit également en France, en Suède, à Taiwan, en Afrique du Sud, en Inde, et, etc. Il se produit du whisky sur tous les continents et la seule constante est qu’il doit être embouteillé à au moins 40%.
4. Les différences de whisky et d'appellations
Il y a aussi des définitions spéciales en fonction de la région de production.
- Scotch Whisky : whisky produit et vieilli au moins 3 ans en sol écossais dans des fûts de chêne.
- Scotch Single Malt : la base est la même que le Scotch Whisky, mais le whisky est produit à partir de 100% d’orge maltée et ne vient que d’une seule distillerie.
- Blended Scotch : un Scotch Whisky fait à partir d’orge malté et d’orge non maltée. Il peut être l’assemblage de whisky de plusieurs distilleries.
- Bourbon : il s'agit d'un whiskey américain fait à partir d’au moins 51% de maïs dans le mash bill (la recette). Il doit être vieilli dans des fûts de chêne américain neufs calcinés à l’intérieur et il ne doit pas y être ajouté de colorant ni de caramel. Il doit aussi être distillé à moins de 80% d’alcool, mis en fût à moins de 62,5% et embouteillé à un minimum de 40%. Il est généralement produit au Kentucky, mais ce n’est pas obligatoire. Pour porter l’appellation Straight Bourbon, il doit en plus être vieilli au moins 2 ans.
- Rye (Américain) : whiskey américain dont le mash bill contient au moins 51% de seigle. Au niveau des taux d’alcool, le Rye américain suit les mêmes lignes directrices que le Bourbon. Comme lui, afin de pouvoir porter la mention Straight Rye, il doit être vieilli au moins 2 ans.
- Rye (Canadien) : le Rye canadien est très différent du Rye américain. En fait, on nomme traditionnellement le whisky canadien Rye tout simplement parce qu’il était d’usage d’employer le seigle comme céréale principale. Aujourd’hui, le whisky canadien peut employer n’importe quelle céréale et quand même se faire appeler Rye. Il doit être produit et vieilli en sol canadien, dans des fûts de bois, pour une période d’au moins 3 ans et posséder les saveurs caractéristiques attribuées au whisky canadien (ce qui ne veut rien dire, on s’entend bien…mais c'est la loi )
5. Comment le déguster ?
Boit-on du whisky sur glaces, net, sur pierres froides, avec de l’eau, en shooter ? Déjà, réglons une chose : votre whisky, vous le buvez comme vous l'aimez ! En général, on ne déguste pas un whisky en shooter. On le prend net ou avec un peu d’eau si le pourcentage d’alcool est supérieur à 46. Chimiquement parlant, refroidir le whisky par des pierres fait ressortir le goût de l’alcool et coupe les saveurs, et, dans le cas de la glace, dilue le spiritueux trop rapidement.
Au niveau de la dégustation, on prend le temps de le sentir et de l’observer (pas la couleur, mais plutôt les jambes, comme pour un vin). Afin de bien sentir, sans se brûler les narines, on fait circuler le verre en approchant et reculant le whisky du nez. On peut aussi inspirer par le nez tout en laissant l’air entrer et sortir de la bouche. Ensuite, on en prend une toute petite gorgée et on la mélange à sa salive, question d’habituer la langue et le palais à un haut taux d’alcool. Finalement, on enchaîne avec des gorgées un peu plus grandes et on prend le temps de l’avoir en bouche et de l’avaler.
6. Par quelles bouteilles commencer ?
Debout, devant les étalages de la SAQ (ou de la LCBO, puisque j’ai le privilège de bénéficier des deux mondes habitant à Gatineau), même moi je m’y perds un peu. Faire un choix, c’est difficile. Voici donc 6 recommandations à des prix abordables :
- Lot 40 Rye : c’est un whisky canadien ET ça vous permet de goûter les saveurs si particulières du seigle. Votre whisky sera au goût de poivre noir, pain de seigle, petits fruits noirs, quelques notes de tabac et de toffee.
- Jameson Caskmates : j’en vois déjà frissonner de dégout en pensant à du Jameson. Mais celui-ci est bien particulier. Il a été en partie vieilli dans des fûts de Stout. Un Irlandais avec une petite touche de Stout, c’est gagnant en goût : chocolat au lait, cacao en poudre, café doux de Sumatra et un soupçon de vanille.
- Glenmorangie Original : pour connaître le style authentique du Scotch vieilli en fûts ayant contenu du Bourbon, ce Scotch est un incontournable. Bon, pas cher, efficace, il convient à toutes les sauces, y compris de fantastiques cocktails ! Les saveurs ? Fruits sauvages et fruits du verger (poires, pommes), bois de vanille, agrumes pressées et menthe.
- Glendronach 12 ans : dans la même veine que le précédent, ce Glendronach (Écosse) représente très bien le style vieilli en anciens fûts de Sherry (Xérès). On y retrouve des notes de vin fortifié, de haricots cuits dans du beurre, de noix de muscade et de fruits de l’Afrique du Nord (prunes, dattes)
- Highland Park 12 : un GRAND classique du côté des Scotch. Un whisky tourbé et fumé (parce que oui, il y a une différence) qui offre une profondeur et une richesse des saveurs inégalées pour un whisky de cet âge et à ce prix. Highland Park utilise de la tourbe (composé organique fossile) non pas du Mainland comme les autres, mais de l’Île d’Orkney, bien au Nord, où se situe la distillerie. On retrouve des saveurs de tourbe, fougère, très légère fumée d’un feu presque éteint et d’orge.
- Jack Daniel’s Single Barrel : encore une fois, j’en vois déjà qui grince des dents en pensant à notre bon ami Jack ! Vrai que le Old #7 n’est pas un fantastique whiskey. Mais le Single Barrel est bien différent. Déjà, il est plus fort en alcool (47% au lieu de 43) et il ne consiste pas en un mélange de fûts, mais provient plutôt d’un seul barrel. On peut sentir du caramel, de la mélasse, une arrivée en bouche toute en épice ainsi que du gros charbon de chêne.
Bien sûr, le whisky, ça peut coûter cher. La SAQ vend des bouteilles à 10 ou 15 000$ et même plus. Mais il y a moyen d’acheter des bouteilles à moins de 80$ et si on veut s’offrir un petit luxe, aux alentours de 100$. N’oubliez pas qu’une bouteille qu’on déguste peut durer des mois, voire plusieurs années. Et surtout, surtout, le whisky est fait pour avoir du plaisir ! Ne laissez personne vous dire comment le boire !