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Top 10 des albums ayant marqué 2016! [Playlist]
Crédit: Ricardo Cavolo | Facebook

Les revues de l’année se suivent et se ressemblent. The Life of Pablo dans tous les top 10; les internautes qui chialent sur Facebook en disant que Kanye est un douchebag; Radiohead au sommet des palmarès; les fans de The Bends qui se lamentent que le band est « donc pu pareil comme avant ».

Bref, j’aurais pu vous resservir la même chose ici, mais ce n’est pas mon but. Je n’ai pas la science infuse, mais certains albums ont drôlement marqué mon année 2016, et les voici, avec pour chacun un « bonus » à découvrir pour ceux qui veulent starter 2017 avec quelques nouveaux albums en banque.

10. Moderat – III
Je m’en voudrais de passer sous silence III, le dernier opus du trio Moderat. Beaucoup plus pop que ses prédécesseurs, il a malheureusement refroidi bon nombre de fans. Et bien que je préfère aussi I et II, ce dernier LP est selon moi leur suite logique. Apparat est au sommet de son art, plus confiant que jamais dans son chant. Et les gars de Modeselektor ont opté pour des mélodies moins agressives, plus planantes, pour s’harmoniser avec ce chant. Chapeau!

Dans le même genre : Les rappeurs ont leurs mixtapes, mais les artistes électroniques n’ont pas vraiment d’équivalent. Qu’à cela ne tienne, Four Tet a livré sur son Bandcamp une série de morceaux gratuits qui s’agencent ensemble aussi bien que les pièces d’un LP. Intitulé Randoms, cet effort du producer éclectique est un ramassis d’improvisations jazzées, aux inspirations africaines et, bien sûr, indiennes.
 

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9. Grant – Cranks
Si dans 50 ans, les historiens veulent un échantillon de ce à quoi ressemblait la scène électronique de 2016, l’album Cranks serait assurément un bon point de départ pour leurs recherches. Cranks, c’est l’apologie de la lo-fi house, cette espèce d’évolution de la deep house dont la figure de proue est assurément l’étiquette Lobster Theremin, qui fut plus que prolifique cette année. Ne cherchez pas la complexité et les différents layers de sons. Ici, le minimalisme est roi.

Dans le même « genre » : Dans le genre « en vogue en 2016 », les rythmes tribaux n’ont pas laissé leur place non plus. En ce sens, l’album Than Sadet du hollandais Makam est un échantillon très probant de ce retour aux percussions d’inspirations africaines, voire latines ou asiatiques. Justement, ce LP est inspiré d’un voyage en Thaïlande. Et vous pouvez vivre le voyage en continu juste ici!

8. Roman Flügel – All The Right Noises
Beaucoup plus ambiant que son prédécesseur, All The Right Noises peut surprendre lorsqu’on sait que Flügel a livré cette année des pièces à saveur dark synth et aux synthés percutants. Pour ce LP, le vétéran allemand s’éloigne du nightlife et le résultat est du vrai bonbon pour les oreilles.

Dans le même genre : Un autre artiste qui s’est éloigné de son style habituel est le norvégien Prins Thomas, qui nous a habitués à ses célèbres Diskomiks. Sur Principe del Norte, les mélodies sont lentes et les basses, quasi-absentes. Pour les habitués des Diskomiks, cependant, regardez du côté de l’album remix, où les I:Cube et Gerd Janson de ce monde transforment les pièces ambiantes en morceaux pop et disco.

7. Skepta – Konnichiwa
Une revue de 2016 ne serait rien sans la présence du king Skepta, un vétéran de la scène grime britannique, propulsé de l’underground aux scènes principales des différents festivals de ce monde par son dernier LP. Il faut dire que cette année, Skepta a signé Drake sur son étiquette BoyBetterKnow (et non l’inverse!), en plus de collaborer avec Pharrell et des membres du A$AP Mob.

Dans le même genre : Si Skepta vous a donné le goût du grime, je recommande fortement la compil Grime 2016, sur l’étiquette Butterz. On y retrouve des mainstays de la scène qui, bien que très populaires au UK, sont encore méconnus ici : JMEWileyNovelistD Double E, et un de mes préférés, Trim. Ce dernier a également sorti un LP fort intéressant sur 1-800-DINOSAUR, avec des pièces produites par nul autre que James Blake.

6. Leon Vynehall – Rojus (Designed to Dance)
La parenthèse dit tout. Ce mini-LP signé Leon Vynehall est unique en soi, alliant les synthés typiques du Britannique et le 4/4 habituel d’un bon vieux record house. Pour faire lever le party, on joue Blush et le tour est joué.

Dans le même genre : The Bells, de Kornel Kovacs, est aussi fort efficace quand vient le temps de remplir un dancefloor. L’artiste suédois à la tête de Studio Barnhus nous a livré un LP très feel good, rempli de pièces aussi weird que dansantes les unes et les autres.

5. V/A – Pampa Vol. 1
Assurément la compilation la plus attendue et la plus jouée de l’année, Pampa Vol. 1 se veut une incursion dans le monde aussi weird que diversifié de l’étiquette menée par DJ Koze. On y retrouve de tout, que ce soit l’électronica de Mount Kimbie, la techno de Roman Flügel, les touches minimales de Lawrence (mon coup de cœur sur l’album) et Acid Pauli et, bien sûr, des morceaux des habitués du label, dont Matthew Herbert et Koze lui-même.

Dans le même genre : L’étiquette AUS fête son 100e record en grand avec cette lourde compilation. On y retrouve bien sûr des artistes qui ont forgé le son de l’étiquette avec BicepSei AShenoda et Youandewan (dont le LP en 2016 est aussi digne de mention). Perso, mon cœur fend pour la pièce Pnuema, de Nick Höppner.

4. Chance The Rapper – Coloring Book
Autre consensus en 2016 auquel j’adhère : l’électron libre Chance The Rapper s’est élevé au-dessus de la mêlée avec son album Coloring Book. Toujours en évoluant comme artiste indépendant, le jeune rappeur n’a rien à envier aux grands de ce monde. Cet album a une production aussi riche et diversifiée que The Life of Pablo et possède autant de morceaux ayant des potentiels de #1 que le récent album de Drake. Et quant à moi, la toune de l’été 2016, c’est bel et bien All Night, et non One Dance.

Dans le même genre : Arrivé sur le tard en 2016, le premier LP du rappeur Hodgy (anciennement Hodgy Beats) m’apparaît aussi comme un vent de fraîcheur dans la scène rap. Le rappeur qui a cofondé Odd Future aux côtés notamment de Tyler the Creator s’est entouré d’une brochette de producers aguerris dont BADBADNOTGOOD et Knxwledge.

3. V/A – Friends & Values
L’an passé, à Igloofest, l’étiquette 50 Weapons est passée pour sa tournée d’adieu. Mais personnellement, si j’ai un label à pleurer cette année, c’est bien WHITE. Après plusieurs années, le DJ allemand Oskar Offermann a choisi de tourner la page et de se consacrer à d’autres projets. En guise d’adieu, il nous offre la magnifique compilation Friends & Values, qui regroupe de nombreux artistes qui ont contribué à l’étiquette : Cleveland, dont on entend de plus en plus parler depuis son EP sur HivernVid VaiTristenEdward, et j’en passe.

Dans le même genre: Même si elle est encore en pre-order, la compilation Mind Over Matter de Giegling sera un highlight de 2016 – ou de 2017? La sublime chanson State of Me de DJ Metatron est le genre de toune dont tu as envie qu’elle joue à ton mariage ET à ton enterrement. Aussi, shout out à la compilation Sammenstilling, compilation obscure sortie de je-ne-sais-où au Danemark et qui est complètement passée sous le radar en 2016, malgré la présence de titres grandioses.

2. Kaytranada – 99,9%
Ben oui, c’est unanime : le premier opus du Montréalais Kaytranada est l’un des albums ayant le plus marqué 2016. À l’ère de la musique trap et des basses lourdes, Kaytra propose un son old school à saveur futuriste, en samplant du funk et du disco tout en y ajoutant des beats et synthés à la « piu-piu », ce son d’avant-garde typiquement montréalais. Ce clash intergénérationnel se traduit également dans la brochette de collabos qui participent à l’album : on y trouve autant le vétéran Karriem Riggins que la nouvelle sensation R&B Anderson .Paak.

Dans le même « genre » : Dans le genre local, on oublie malheureusement qu’une autre Montréalaise, Marie Davidson, s’est démarquée dans les palmarès électros cette année, avec un album campé dans le genre dark synth pop. Croyez-moi, on tombe vite sous le charme de sa voix – et des paroles plus parlées que chantées – et des rythmes sombres, mais accrocheurs qui ponctuent cette œuvre. 

1. Desert sky – Gaia
Planant et dangereusement calme. Gaia, ce LP signé Desert Sky, l’alter-ego ambiant du discret Edward, est de loin l’album qui a le plus joué chez moi cette année. Pas surprenant, puisqu’on dirait que cette œuvre est vouée au home listening. Ici, les mélodies minimales semblent former la trame sonore parfaite d’un après-midi pluvieux passé à lire un bon livre. Il n’existe malheureusement pas d’audio pouvant être mis sur cette playlist, mais vous pouvez écouter l’album complet juste ici!

Dans le même genre : Pour rester dans l’ambiant, je suggère fortement l’album Triology du producer Rising Sun. Très prolifique, cet artiste énigmatique a également pondu trois 7 pouces sur son étiquette Kristofferson Kristofferson cette année. À découvrir!
 

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