L'équipe de Port Franc vient de fêter leur premier anniversaire il y a quelque temps. On a décidé de poser quelques questions à cette entreprise familiale établie entre La Rochelle, Montréal et Porto Vecchio qui propose au marché québécois des produits 100% français venant d'artisans de qualité : Charentaise, chandail de laine ou ciré jaune, certains items sont tout à fait typique au savoir-faire français.
D'où est parti le projet, et qu'avez-vous appris sur le marché montréalais depuis le début ?
Le projet est parti d’une idée un peu folle d’un des associés qui ramenait tout le temps plusieurs paires de Charentaises à ses amis montréalais. Il y a six mois d’hiver au Québec, mais pas de vrais souliers d’intérieurs pour cette saison. Après avoir rencontré la famille Rondinaud, derrière la fabrication de ces pantoufles, et visité l’usine, on a été vraiment emballé par le savoir-faire et l’histoire de ce chausson fait à la main. On a donc décidé de les importer. La réponse du public a été plus que positive, ce qui nous a donné envie de ramener d’autres produits d’exception, et de faire la même chose avec des objets québécois vers les États-Unis et l’Europe.
Pouvez-vous nous faire un survol de l'équipe?
Fabien Loszach, Directeur marketing, cofondateur et porte-parole. Il est aussi directeur de la stratégie interactive dans l’agence Brad et chroniqueur à l’émission de culture numérique La Sphère à Radio Canada.
Romain Corvez, Directeur de création et cofondateur. Après être passé par des agences et startups à Paris et New York, cet expert de l’e-commerce a lancé son studio créatif Midnight Club, garant d’une esthétique irréprochable. C’est également un excellent photographe.
Véronique Lacoursière, Directrice adjointe. Curieuse et dynamique, elle a un background en publicité et production photo. Malgré son horaire chargé entre les 5@7, l’escalade et le ballet elle a toujours gardé un grand intérêt pour le domaine de la mode.
Week-end parfait au chalet, on va jouer dehors et manger autour du feu. C'est quoi les must parmi votre collection actuelle?
Ça te prend un bon couteau (un dans chaque poche de préférence) avec un manche en bois de genévrier. C’est la coutellerie du Bastion qui les fabrique en Corse, ils sont garantis à vie. Le genévrier est un arbuste qui met des dizaines d’années à pousser, alors quand tu as ça dans ta poche, tu tiens un morceau d’Histoire. C’est un bois léger et robuste comme il existe peu.
Après, ça te prend un bonnet de la Fileuse d’Arvor, un petit atelier breton de 20 couturières dont les produits sont conçus de la même façon depuis 90 ans.
Et puis enfin, tu peux boire dans nos gobelets en grès fait à la main en Bourgogne dans la Manufacture de Digoin, une institution qui date de 1870. Leurs couleurs sont superbes, très actuelles, et leur matériau, le grès, est unique, car il conserve aussi bien la chaleur que la fraîcheur.
Qu'est-ce qui vous inspire à Montréal?
Nos amis de Dare to Care, Urbania, Nouveau Projet, le FC Doré, Ton Petit Look, Gorditos, l’Association des restaurateurs de rue (ARRQ, nos colocataires de bureau), Charmants et courtois, le chef Greg Paul du restaurant le Mile Ex, Bosquet, Dead Obies et on en oublie tellement: Montréal est un vivier de talents émergents.
Vous misez beaucoup sur le story telling. Quelle histoire raconteriez-vous autour du feu?
L’histoire de cette première importation en voilier du XXIe siècle au Canada pour le compte de la Maison Simons. Ça a été toute une aventure, tant pour trouver le bateau, gérer les douanes, le chargement/déchargement sur les vieux ports de La Rochelle et Québec, ou encore le transport en véhicules électriques à l’arrivée (ce qui a été possible grâce à Téo Taxi). Au-delà de cette histoire, tous nos produits ont quelque chose à raconter. Par exemple, nos marinières qui habillent une partie de la marine française sont faites de la même manière depuis 1927, date de création de l’atelier. Nos Charentaises sont faites aussi sur des machines ancestrales; d’ailleurs la maison Rondinaud a failli disparaître parce qu'ils n’arrivaient pas à trouver des artisans capables de manier certaines machines anciennes: il a fallu aller chercher d’anciens employés et les sortir de la retraite. Dernière anecdote, notre coutelier corse a été le dernier fabricant de cannes Fusil en Europe, avant qu’un décret n’en interdise la production et la vente sur le continent.
Les défis qui attendent votre projet pour votre deuxième année?
Maintenir la croissance, développer au Canada, ouvrir aux États-Unis. Trouver des solutions de transport alternatives toujours plus abordables, en voilier, véhicules électriques et pourquoi pas en montgolfières ?!
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