À l'occasion de son concert évènement au Club Soda ce samedi 22 octobre, j'ai eu la chance de pouvoir poser quelques questions pour Ton Barbier à Youssoupha. Ce rappeur a une énorme notoriété en France, mais aussi outre-Atlantique. On a pu parler de son histoire, de sa carrière, mais aussi de sa vision du rap game d'aujourd'hui, que ça soit musicalement ou du point de vue commercial.
Tu as choisi de te faire rare dans le paysage du rap français. À quand le prochain album ?
Oui, c'est vrai que j'ai pris du recul. Avec le rap et avec la France en général. J'ai un peu sorti la tête du guidon du rap français. Je me consacre à d'autres choses et du coup je suis moins au courant de ce qui se fait en ce moment. J'aime dire que je suis en retrait, mais pas en retraite (rires). Je bosse actuellement sur un cinquième album (déjà). Bientôt t'auras du nouveau!
On a toujours apprécié ta plume aiguisée et la manière dont tu abordes chaque sujet : est-ce bien vrai que tu es diplômé d'un bac +3 ?
Oui j'ai fait des études de communication à La Sorbonne Nouvelle jusqu'à la maîtrise (bac+4). D'une manière générale j'ai suivi un cursus scolaire plutôt littéraire. Peut-être que ça m'aide sur l'écriture. Si je n’avais pas fait du rap, j'aurais sans doute fait du journalisme. Ou de La pub. Ou bosser dans le sport, car je suis passionné.
Comment t'es-tu lancé dans une carrière artistique après des études supérieures ?
Je ne sais pas si c'était une vocation. C'est une passion qui est devenue un métier, mais honnêtement je ne pensais pas un jour gagner aussi bien ma vie grâce au rap. J'ai conscience d'avoir de la chance.
Toi qui es adepte des expérimentations musicales dans le rap, quel regard portes-tu sur le rap au vocodeur, omniprésent dans le paysage du rap 2016 ? Accroches-tu par exemple avec le style PNL ?
Toutes les innovations qui aident à la création sont les bienvenues. Les styles aussi, il faut de tout pour faire un monde, il faut de tout pour faire un rap. J'entends beaucoup parler de PNL, mais je n'ai jamais écouté. Comme je te disais, je suis moins au courant de l'actualité rap français.
Tu as toujours produit, à mon sens, un rap "grand public", est-ce quelque chose que tu prends en compte dans ta production ?
Dans Entourage je dis : « Je ne fais pas du rap pour les rappeurs, je fais du rap pour les gens.» Et dans À Force de Le Dire je disais : « Je fais du rap populaire dans tous les sens du terme». Tant que la musique est bonne, j'essaie de faire en sorte de toucher un maximum de gens. Après je ne cours pas après le mainstream, je suis surtout exigeant avec moi même pour faire de bonnes chansons.
On sait que tu sors ta musique sur ton propre label, Bomayé Music. Quelle est l'importance pour toi d'être indépendant dans les contrats artistiques ?
Être indépendant m'offre plus de liberté, mais aussi plus de responsabilités. Ce format me convient bien. Ma carrière est mieux gérée depuis que j'ai quitté les maisons de disques. Néanmoins, je ne suis pas anti-maison de disque. Ça dépend de chaque artiste. Aujourd'hui, l'industrie change et les artistes recommencent à prendre le pouvoir. J'aime cette tournure.
Un beau concert s'annonce le 22 octobre. As-tu un message pour tes fans québécois ?
Mon public québécois c'est le meilleur avec celui du Gabon et de la Bretagne. C'est clairement mon top 3. Je l'ai toujours dit et je l'assume. Montréal c'est la folie, tant d'amour, tant de passion et tant de connaisseurs du hip-hop. Et puis, au-delà de ça, j'aime cette ville. J'ai beaucoup d'amis comme Georges Saint-Pierre, Corneille ou Didier Drogba que je me fais le plaisir de revoir. J'ai hâte d'être au 22 au Club Soda.
Voici le Facebook de l'artiste, ainsi que l'évènement du 22 octobre.