Quand on écrit pour un blogue qui s’appelle Ton Barbier, ça arrive de se demander qui sont les barbiers célèbres. Ou mieux, qui sont ceux qui ont marqué l’histoire? C’est comme ça que j’ai découvert Angel Delgadillo, celui qu’on surnomme «L’ange gardien de la Route 66».
La Route 66, c’est une autoroute légendaire qui traverse les États-Unis de Chicago à Los Angeles. C’est entre autres par là que sont passés les fermiers qui essayaient d’échapper au Dust Bowl. Dans les années 1950, c’est devenu la route empruntée par beaucoup de hippies de la Beat Generation qui voulaient découvrir l’Amérique. Dans un cas comme dans l’autre, la «Route-Mère» était un passage initiatique synonyme avec le rêve américain.
C’est bien beau tout ça, mais c’est quoi le rapport avec les barbiers?
Revenons à notre ami Angel Delgadillo. Véritable poète du rasoir, Angel est né en 1927 d’un père barbier. Leur salon était situé en bordure de la Route 66. Après ses études (au collège de barbier, mais quand même…), Delgadillo-fils a repris la business familiale.
C’était à une époque où le Barber Shop était un repère pour les hommes. Un lieu où rencontrer ses amis, boire un scotch et jouer au billard, un lieu de réunion. À cette époque, Angel pouvait attendre jusqu’à un quart d’heure juste pour traverser la rue tellement il y avait du trafic devant son commerce. C’était une période d’abondance.
Puis un jour, au mois de septembre 1978, plus rien. La Route 66 s’est fait damner le pion par l’Interstate 40, un chemin plus rapide et pratique, mais avec beaucoup moins de charme. C’est à ce moment qu’Angel Delgadillo a décidé de prendre le taureau par les cornes. Alors que la Route-Mère commençait à se faire oublier du monde moderne, un peu comme les salons de barbier qui commençaient à être obsolètes, ce fameux Delgadillo a entamé une campagne pour donner le statut de site historique à la Route 66.
Ça lui a pris dix ans, mais il y est arrivé! Aujourd’hui encore, à 89 ans, Angel continue son bon travail. Les gens viennent de partout dans le monde pour faire des road trip sur l’autoroute qu’il a défendue, et se faire tailler la barbe par lui en passant.
Source: Gayot