Gerald Collard est dans l’univers du néon depuis 30 ans. En entrant dans son atelier, la première chose qu’il me montre, tout sourire, c’est la future affiche de nos collègues blogueurs d’Urbania. On n’y voit, pour l’instant, que la crotte du chien. Une crotte en néon, bien sûr. Moi aussi, je suis alors tout sourire… et j’écoute attentivement son histoire fascinante au sujet de cet univers.
Pour Gerald Collard, concevoir des affiches et enseignes en néon, c’est un peu de la science, mais c’est d’abord et avant tout de l’art. Et à l’entendre parler, c’est un passionné et un artiste, ça ne fait pas de doute. C’est Néon Family qui est derrière une foule d’enseignes du genre à Montréal.
Il m’explique qu’il y a d’abord le cintrage, c’est-à-dire toute la subtilité de mettre les longs tubes de verres dans la forme que l’on désire. Pour cela, dans l’ordre, il utilise trois types de brûleurs : le ruban, pour les courbes, le canon, pour les angles, et le petit brûleur à main, pour les joints et la finition. Différentes tailles de tubes existent, bien sûr, offrant ainsi une multitude de possibilités à l’artiste.
Par la suite vient la science : l’illumination du produit.
Pour ce faire, il fait d’abord le vide dans le tube. Par la suite, il stérilise le tout en faisant passer un courant électrique puissant dans tout le circuit de verre. La température monte alors à 200 degrés Celsius. Puis, il insère un gaz inerte dans la tubulure. Pour du rouge comme coloration de base, on choisira le néon. Pour du bleu, ce sera plutôt de l’argon. Enfin, on connecte le tout à un transformateur et le tour est joué.
Crédit : Louis-Philippe Thibault
Sans refaire ici un cours d’art plastique, les multiples teintes seront obtenues grâce au fait que les tubes, à l’intérieur, sont recouverts de poudre de différentes couleurs. Ainsi, lorsque l’électricité active le gaz choisi (néon ou argon), pour notre œil, la couleur de base (bleu ou rouge) viendra se mêler à la couleur intrinsèque du tube et donnera ainsi la teinte choisie.
C’est beau. C’est fascinant. C’est moderne et vintage en même temps. Accompagné de divers artistes et de sa fille, Gabrielle, qui s’occupe des ventes et des médias sociaux, Gerald Collard entretient un art que peu de gens pratiquent encore aujourd’hui.