Le capitaine de l’Impact Patrice Bernier utilise la mode pour entretenir le rêve des jeunes
Guillaume ThérouxDe loin, on se dit parfois que les athlètes de sport amateur mènent une vie stimulante, gravitant autour de la fébrilité de la performance, des voyages, de l’effort à l’entraînement…
C’est vrai, tout ça.
Mais on ne songe pas toujours au fait que la carrière d’athlète vient plus souvent qu’autrement avec un obstacle considérable, même pour des médaillés olympiques : celui du financement.
Patrice Bernier, capitaine de l’Impact de Montréal en Major League Soccer (MLS), la meilleure division nord-américaine de soccer professionnel, se sert de la mode pour tenter de venir en aide à ces athlètes dans le besoin.
J’ai donc une petite suggestion pour vous, sportifs émérites ou néophytes lassés par votre tour de taille. Tant qu’à vous équiper en mode sportive dans un grande surface, allez faire un tour chez Winners. C’est pour une bonne cause.
Entretenir le rêve
En compagnie de la coureuse ontarienne de haies Sarah Wells, Bernier a créé pour Winners une toute nouvelle ligne de vêtements de sport en collaboration avec le manufacturier spécialisé montréalais Kyodan.
L’objectif pour la chaîne canadienne : amasser 100 000 $ pour un don à CAN Fund, organisme à but non lucratif en appui aux athlètes canadiens sur la scène internationale.
«On veut donner espoir aux jeunes athlètes qui s’en viennent, m’a dit le milieu de terrain québécois en justifiant son initiative. Vous savez, il y a beaucoup de déplacements, d’équipements à gérer et, parfois, c’est pour des raisons économiques que certains athlètes sont obligés de mettre de côté leur rêve.»
«Je veux préserver ce rêve. Une fille comme Sarah Wells est la preuve qu’on peut réussir.»
Bernier s’y connaît quand vient le temps de tenir compte des difficultés liées au soutien financier. Le footballeur de 36 ans a longtemps représenté le Canada à l'international, disputant 53 matchs dans l’uniforme unifolié dès le début de sa carrière. En pareilles circonstances, les joueurs ne sont pas rémunérés.
«À cause de mon niveau élevé de jeu quand j’étais jeune, j’ai eu droit à des bourses, mais ce n’était jamais évident, m’a-t-il raconté. Les bourses ne couvrent pas tout le temps tout. J’ai été chanceux parce que des fédérations pouvaient couvrir mes dépenses mais, autrement, tu ne peux pas toujours compter sur des sources extérieures pour t'acquitter de tes frais.»
Concilier esthétique et confort
Bernier a toujours eu un bon rapport avec la mode, surtout quand il s’est exilé en Europe et joint à des formations norvégiennes de soccer professionnel, de 2003 à 2011. Jamais n’avait-il cependant participé à la création d’une ligne de vêtements auparavant. «Capi» a-t-il trouvé sa carrière post-soccer?
Woh, les moteurs. Ce n’est pour l’instant qu’une simple collaboration, mais Bernier y a véritablement mis du sien.
«Quand je suis parti en Europe, je me suis connecté à la mode. J’ai toujours entretenu une curiosité. C’est naturel pour moi d'allier sport et mode : ce sont deux mondes reliés par le divertissement. En 2016, les athlètes sont surexposés, ça fait donc partie de notre travail de générer une bonne image de notre sport.»
«J’ai participé au processus de création du design et au choix des matériaux, tout en portant une attention particulière au côté pratique des vêtements, soit les sensations sur le corps, la souplesse, le confort… C’était une première pour moi. Ça m’a un peu ouvert les yeux parce que, comme athlète, je ne pense pas toujours à ce que je porte quand je joue des matchs ou que je m’entraîne.»
Les collections de Bernier et de Wells seront distribuées en magasin à compter du 1er juin.
Et pour voir la collection complète de Bernier, c'est juste ici.