Depuis que j'ai 30 ans, je cherche un sens à ma vie.
En fait, je cherche la vie que j'avais imaginée plus jeune, pour ma trentaine. Ça s'adonne que je ne la trouve pas. Alors, je me dis qu'en écrivant sur mon état d'esprit, je vais ainsi pouvoir cheminerer tout en tentant de démystifier la fameuse crise de la trentaine.
Mon entrée dans la trentaine a été respectable à plusieurs niveaux. Je me visualisais même faire le cover d’un magazine avec comme titre: «À 30 ans, je suis au sommet de moi-même». Je vivais mon heure de gloire avec assurance et confiance, mais surtout, je savourais le moment présent.
Soudainement, j’ai senti que mon karma n’était plus du tout en mode feng shui et que la game venait de prendre un détour majeur. L'urgence de tout changer pour vivre d'autres choses et surtout pour me rapprocher de mes objectifs personnels. Honnêtement, je croyais avoir vécu ma jeunesse et être épargné. Les raves, la drogue, les percings, le tatouage et la sabbatique entre le cégep et l'université. Bref, tout pour accueillir la sagesse et la maturité en gentlemen…
La crise de la trentaine c’est d’abord et avant tout un combat de tous les jours. Une journée, tu te sens d’attaque, rempli d’assurance et prêt à défoncer des portes pour faire valoir tes idées. Le lendemain, tu lancerais une pile de feuilles dans le visage de ton patron en lui disant que tu t’en vas ramasser des cerises dans l’Ouest canadien et qu’il peut ramasser lesdites feuilles et les utiliser lors de sa prochaine visite à la salle de bain.
C’est ce qu’on appelle être constamment divisé entre la pulsion et la raison.
Dans des moments banals, comme remplir un sondage ou envoyer ton fameux recensement « court », tu réalises que la société te juge et te classe dans la catégorie 30-40 ans sans te demander ton avis.
Quand un gamin ose te caller «Monsieur» pour attirer ton attention, la tentation est énorme d'hurler une phrase qui commence par F et qui finit par U. La patience est partie pour un long voyage et tu ne sais pas si elle a pris un billet de retour. Au final, tu comprends pourquoi Boom a écrit la chanson Calvaire, car, sérieusement, tu as vraiment de la misère!
D'autres questions ? Je n'ose pas imaginer de quelle façon la crise est vécue du côté féminin lorsqu’elles conjuguent l'épreuve avec les semaines rouges. Petit conseil : avisez les personnes positives autour de vous qu'il y a présentement un gros spécial dans les rayons des claques.
Pour ma part, le nuage tend à se dissiper et je sens que la lumière me fera rayonner pour des siècles et des siècles.