Dans quelques semaines seulement, vous pourrez enfiler vos Converses et sauter sur votre longboard pour descendre les faux-plats descendants métropolitains, les cheveux dans le vent, doublant les masses de véhicules immobilisés entre deux feux rouges sur l'avenue du Parc sous le soleil à son zénith.
Avant de vous présenter dans un skateshop Empire en banlieue ou – pire – de virer à Laval (*musique de film d’horreur*) au Axis pour vous procurer votre planche. Appelez donc Zenit Longboard.
Avec Restless Longboards, marque bien connue en Amérique du Nord, mais installée à l’autre bout du monde (Montréal-Ouest), et Tamiz Longboards, dans Hochelaga, Zenit est parmi les seuls fabricants de longboards locaux pur jus.
Vous paierez le même prix, sinon moins cher pour votre planche et en tirerez deux avantages majeurs : le sentiment du devoir accompli en vous procurant un produit local constitué d’érable canadien et le bénéfice de l’expertise du fondateur Philippe Berthelet et de son associé, Thomas de Travieso.
«Ici, on fait tout par nous-mêmes. C'est Thomas, un stagiaire, un employé à temps partiel et moi-même. Les clients s'attachent à nos produits parce qu'on prend vraiment le temps de créer le design en plus de s'assurer de la qualité de nos planches en réduisant au maximum notre empreinte écologique», m'a expliqué Berthelet, rencontré dans les locaux de Zenit sur Bordeaux, au coin de la rue Masson.
«Ce serait stupide de commander du bambou en Asie, de le faire venir par bateau, d'engendrer tous ces dommages environnementaux et de payer tous ces coûts, alors que nous avons du bel érable dans notre cour.»
Soin minutieux apporté à la confection de chaque modèle, durabilité, matériaux en composite intégrés, graphisme sophistiqué avec possibilité de personnalisation… À partir d’une centaine de dollars jusqu’à 209,99 $, vous avez un longboard kickass; mais au-delà du prix, Berthelet et de Travieso ont pour vous le produit qu’il vous faut grâce à leur champ de connaissance dont vous ne pourrez profiter en magasin.
Source : Courtoisie Zenit
«En combinant les matériaux et en travaillant sur le comportement mécanique du produit, nous sommes parvenus à garder un noyau horizontal dans la planche, qui coûte moins cher, et à utiliser juste ce qu’il faut de fibre de carbone et de verre pour avoir des performances équivalentes que des produits haut de gamme comme un Moonshine en carbone à 450 $», me détaille de Travieso en mandarin.
En gros, Thomas, ingénieur diplômé de l’École supérieure des technologies industrielles avancées (ESTIA) de Biarritz en France, surfeur depuis sa tendre enfance et skater depuis sept ans, sait ce qu’il raconte. Vous pouvez lui faire confiance.
À la conquête du globe
Ne nous leurrons pas cependant. Pour prendre de la vitesse en longboard, ça prend des côtes. À part sur le Mont-Royal, ce n'est pas la cahoteuse et longiligne rue Notre-Dame qui va vous donner votre fix d'émotions fortes. Les Basses-terres du Saint-Laurent ne sont pas propices à la performance, encore moins à la compétition.
Zenit Longboard ne cache pas son objectif. Berthelet et de Travieso visent les marchés outre-mer, où l'amour pour le longboard en est encore au stade embryonnaire. Les Pays-Bas, la France, l'Allemagne, l'Amérique du Sud et même l'Asie : tels sont les marchés que les partenaires cherchent à percer à moyen et à long terme.
Source : Courtoisie Zenit
À l'heure où le Québec perd ses poules aux oeufs d'or une par une, il fait bon d'entendre des entrepreneurs rêver tout haut.
«Dans la gamme de produits de luxe, le marché asiatique nous voit un peu comme nous voyons l'Allemagne. Nous sommes en avance sur eux et il faut profiter de la vague», a commenté Berthelet, produit de l'École des sciences de la Gestion (ESG), spécialisation commerce international à l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
«Pour le moment, nous collaborons avec deux riders de compétition au Québec. Nous avons deux compétiteurs à Barcelone, un en Californie, un au Mexique et un à Vancouver», ajoute de Travieso, illustrant les aspirations internationales de Zenit.
Et outre l'expansion, le tandem de leaders m'a même dévoilé un de ses «secrets» : des projets de longboard et de skateboard avec un noyau en… carton!
Imaginez, faire du sport avec de l'équipement totalement construit à partir de matériaux bio et recyclés!
On n'arrête pas le progrès.