La photographie urbaine entre emploi et passion, rencontre avec Alexandre Canac-Marquis
Nicolas Canac-MarquisJumeler emploi et passion semble toujours avoir été une utopie. Mes parents m'ont souvent martelé que la priorité, quand vient le temps de «choisir» sa carrière, est de bifurquer vers un emploi qui premièrement me rendrait heureux et deuxièmement pourrait me procurer une aisance financière. De combiner les deux serait l'idéal, rajoutaient-ils.
Trop souvent, les gens occupent un travail qui ne leur permet pas de s'épanouir et de les lier à une passion qui leur est chère. Cette carence collective n'est malheureusement que trop représentative de la réalité présente.
Il arrive cependant que certains individus parviennent, d'une manière ou d'une autre, à briser ce carcan et à concorder emploi et dada. Ou réussissent du moins à tirer profit de leur métier en l'utilisant comme tremplin vers ce rêve convoité. Joignant l'utile à l'agréable, j'ai rencontré mon frère Alexandre, qui vit cette réalité, jouissant d'une liaison parallèle et intrinsèque, bien que mince, entre son travail en tant qu'agent de marketing et sa passion pour la photographie urbaine.
Alexandre occupe un emploi en marketing qui, à la base, n'est aucunement lié à la photo. Il a cependant trouvé une manière d'exploiter certaines facettes de son emploi et d'incorporer ces dernières à son amour pour la photographie urbaine. La morale? Si l'utopie ici est inatteignable dans son entièreté, ce compromis semble quant à lui plus qu'acceptable.
Ce n'est pas tant la photo dite urbaine que la photo en général qui me passionne. Je dirais que la photo urbaine, comme la photo d’événement ou de mariage, m'amène à chercher l' « instant décisif », pour reprendre les mots de Cartier-Bresson. Un moment capté sur le vif, qui transmet une émotion et qui est bien composé, c'est ce que je recherche et la photo urbaine me le permet.
De quelle façon ton emploi te permet-il de lier carrière et passion pour la photo?
Il est évidemment difficile de concilier les deux, vu la nature de mon emploi ( 9 à 5 ), mais j'ai l'opportunité de participer à des photoshoots intéressants dans le cadre de mon travail. Je pratique également la photo pour mon plaisir les fins de semaine et depuis peu, j'étudie la photographie commerciale pour affiner mes connaissances les soirs de semaine.
La photo comme métier à temps plein, un rêve ou un plan concret?
Les deux! C'est un rêve premièrement, non pas dans le sens de rêve inatteignable, mais quelque chose qui me « titille » depuis quelques années. Évidemment, comme n'importe quel métier, il faut être passionné et travailler fort, d'où le plan concret. Pour ma part, je suis déterminé à en faire mon métier et je compte mettre les efforts pour y arriver. Ce ne sera pas facile, mais je crois que lorsqu'on travaille fort et qu'on se donne avec passion, il ne peut qu'arriver de belles choses.
Qu'est-ce qui transparait le plus dans tes photos?
Bonne question et difficile à répondre. Je répondrai plutôt en te disant ce que je recherche : une certaine poésie, une sensibilité à la lumière et une bonne composition.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu'un qui souhaite se lancer en photo urbaine?
Il faut savoir observer. Pas simplement regarder, mais observer. Lorsqu'on observe, on est en mesure de reconnaître une belle lumière, d'anticiper ce qui se trouve dans notre viseur et pouvoir cliquer au bon moment. Je prends souvent des photos mentalement sans appareil et selon moi c'est une excellente manière de se pratiquer à observer. Ensuite, il faut simplement prendre son appareil et shooter!
Crédit : ©Alex Canac-Marquis 2016