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Les fleurs, le pot et les âmes perdues des Grammys
Crédit: Hypebeast
David Bowie. Lemmy. Glenn Frey.

La musique a perdu certaines de ses plus grandes icônes dans les derniers mois. La 58e cérémonie des Grammy Awards s’est déroulée dans un esprit de piété, lundi.

La musique a pleuré ses idoles.

La musique saura-t-elle remplacer ces titans? Ils sont irremplaçables, mais il se trouve des artistes pour saisir le flambeau tendu par les âmes meurtries. Ces artistes ont – pour la plupart – enflammé le Staples de Los Angeles et prouvé qu’il est encore possible d’innover dans l’art de la scène.

Les fleurs

À une époque où la musique se consomme comme de la restauration rapide, parfois frivole et superficielle, Kendrick Lamar nous a offert une performance hypnotique en ouverture de cérémonie; le genre de performance qui passe à l’histoire.

Le rap n’est pas mort, il est même plus fort que jamais et Kendrick caractérise sa pertinence. Le rappeur de Compton a interprété The Blacker the Berry et Alright, deux morceaux de son dernier album To Pimp a Butterfly.

Ken Ehrlich, producteur des Grammys, avait prévenu l’audience dans une entrevue avec Billboard avant le spectacle : «Nous savions que ce serait très, trop politiquement engagé, trop provocateurs, mais je pense que cela nous fera tous réfléchir et débattre.»

Promesse tenue. Et vous comprendrez en visionnant cette performance aussi spectaculaire que théâtrale qui défie le racisme encore dissimulé de nos jours en Amérique du Nord :
 

Au final, Kendrick Lamar n’a converti «que» cinq de ses 11 nominations en Grammys, dont l’album rap et la chanson rap de l’année. Le prix de l’album de l’année lui a échappé aux mains de Taylor Swift (1989) première femme de l'histoire à le remporter deux années de suite.

Je manque un peu de mots pour décrire l’accoutrement de la star de la pop sur le tapis rouge par contre. Par chance, lors de son discourt, elle y est allée d'un discourt très positif pour les femmes et les jeunes artistes, en offrant un clind d'oeil (subtil) à Kayne West.
 

Le pot

Adele est l’une de ces artistes qui vivront éternellement une fois leur carrière terminée, au même titre que les Bowie de ce monde, mais on oubliera volontiers son apparition aux Grammys cette année.

Malaise à L.A. La Londonienne de 27 ans nous a habitués à la quasi-perfection depuis toujours, mais son interprétation d’All I Ask était difficile à supporter.

Il y a une explication à tout cela : des micros accrochés au piano sont tombés sur les cordes de l’instrument, ce qui a empêché Adele de suivre la tonalité.

«Shit happens», a tweeté la chanteuse sans s’apitoyer sur son sort.

Pas trop souvent, s’il-vous-plaît.

Les âmes perdues

Les Grammys ne pouvaient se boucler sans un ultime adieu à David Bowie, mort d’un cancer du foie en janvier dernier.

Rien contre son interprétation de l’hymne national américain au dernier Super Bowl, mais personnifier Bowie sied beaucoup mieux à Lady Gaga que le personnage d’Effie Trinket des Hunger Games.

Son long hommage sous la forme d’un medley était à couper le souffle; les costumes, les couleurs chatoyantes… Tout y était :

Plus tard, l’improbable trio des Hollywood Vampires composé d’Alice Cooper, de Johnny Depp et de Joe Perry a salué la carrière de feu Lemmy Kilmister, qu’on croyait increvable avant son trépas pendant les Fêtes.

Les Eagles ont eux aussi eu l’occasion de dire au revoir à leur légendaire chanteur Glenn Frey, dont la voix résonnera pour toujours dans nos têtes sur l’air de Take It Easy.

Ô Canada

«Le plus meilleur pays du monde» n’a pas été en reste.

Je suis désolé de vous apprendre que Justin Bieber a raflé le premier Grammy de sa carrière pour sa collaboration avec Skrillex et Diplo dans Where Are Ü Now.

J’aime mieux souligner la plus grande consistance de The Weeknd, dont le ver d'oreille Can't Feel My Face était en nomination pour la chanson de l'année, titre qui est sans surprise revenu à Uptown Funk de Mark Ronson et son flamboyant acolyte Bruno Mars.

The Weeknd ne sera pas un feu de paille :

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