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Le gym : une tendance universelle qui transcende les castes sociales
Crédit: Archive

En 1977, Arnold Schwarzenegger propulse le culturisme sur la scène mondiale avec la sortie du documentaire Pumping Iron, ou Arnold le Magnifique de sa traduction française, pour ceux qui aiment saigner des oreilles. Jusque là, le gym était réservé pour les jocks et les douches bags des années 2000, à certaines exceptions près. Oublions les nerds aux lunettes surdimensionnées, cette espèce ne rentrait pas dans un gym, à cette époque-là. Notre bon vieux governor, dans toute sa sagesse, a cependant changer la donne en exposant une facette méconnue du bodybuilding. Du gros machisme tendre et super deep qui fait dire "Conan, c'tun homme comme les autres, sacrament".
 

Trente ans plus tard, on compte plus de gyms dans les grandes villes du monde que de restaurants Lafleur dans la belle province. No pun intended. Du professeur d'université en physique jusqu'à l'avocate un peu trop nerveuse, en passant par les p'tits jeunes imberbes, les gyms d'aujourd'hui abondent de gens issus de toutes les castes sociales. Nouvelle tendance? Mode universelle qui transcende les divisions du passé? Il faut croire que oui.

Mardi, 18h00. Vous rentrez dans votre Éconofitness du quartier, parce qu'Éconofitness, c'est la chose la plus trendy en ce moment. Vous sortez votre passe platinum, parce que la passe platinum, ça donne accès à des massages hydrauliques et du bronzage gratuit. Prendre soin de son corps, ça n'a pas de prix en 2016.

Il y a un douche bag à la peau orangée qui est là tous les jours. On retrouve aussi une femme, mi-trentaine, hyper ripped, qui s'entraine sur 3 machines en même temps. Dans un coin, un jeune débutant qui vient de frapper la puberté a de la misère à soulever la barre sans poids. Un couple d'un certain âge, qui a vu à la télé que s'entrainer, c'est aussi important que de manger son bol de pablum le matin et ses légumes verts le soir, sort sur le tapis de course. 

Les raisons sont nombreuses : désir de se maintenir en forme, augmenter sa résistance cardiovasculaire, être physiquement plus fort, nous dira-t-on. That's cute. La réalité est cependant différente. La réalité est qu'en 2016, les gyms pullulent parce que les gens veulent être à la hauteur des critères sociaux exigés.

La société fait croire aux femmes qu'elles veulent des gars avec des pipes et les gars veulent des femmes avec un coke bottle shaped body. Aussi simple que ça. «Tes bras sont full gros. Tu t'entraines. Cette phrase est littéralement l'agencement linguistique que tous les gars qui hit le gym veulent entendre. P'tite victoire intérieure, quoi. 

On vit à une époque où tout passe par le look. Toute proportion gardée, c'est socialement plus acceptable d'être en forme. En plus, c'est un excellent sujet de discussion autour d'une bière, à ce qu'il parait… « J'ai fait chest pis triceps aujourd'hui… toi? ». Vous voyez le genre.

La logique contemporaine est la suivante: la société requiert de nous qu'on ait de gros bras et des abdos. Pour les filles, elles doivent avoir des bonnes cuisses et des fesses rondes et pleines. Outre les chirurgies plastiques à la Nicki Minaj qui donnent des fesses outrancièrement disproportionnées, quoique chacun son dada, la solution à ce besoin reste le gym. Puisque chaque état maladif possède (en théorie) son remède, le désir social incoercible d'être fit semble trouver traitement dans les salles de gym.

En 2016, la mode, c'est d'être en forme. Que ce soit prioritaire ou simplement pour passer le temps, la plupart des gens ne peuvent nier avoir récemment souleve un dumbbell. Un hipster plein de muscles en 2016, y a rien là. Peut-être que vous profitez de votre abonnement, peut-être qu'Éconofitness charge votre carte de crédit 10$ à tous les mois pour absolument rien du tout, reste qu'on a tous été membre de cette belle grosse communauté qu'est le fitness world. Fit-ness. Être fit.
C'est ça qu'ils veulent. Faut croire qu'il faut être d'époque, comme dirait l'autre.

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