Nous n'avons plus besoin de démontrer l'essor des spiritueux locaux. Grâce au mouvement "de la ferme à la table" du milieu gastronomique, nous sommes de plus en plus conscients et exigeants sur la provenance des produits que nous consommons. Il faut souligner le courage des chefs, entrepreneurs et journalistes qui se sont battus (et se battent toujours) pour la reconnaissance d'un savoir-faire du terroir québécois.
C'est une tendance qui s'observe également du côté des bars avec le mouvement "cocktail du marché", mettant l'accent sur un alcool de qualité et quelques ingrédients frais et de saison. L'intérêt pour l'univers cocktail se fait sentir jusqu'au particulier qui va privilégier un alcool d'ici pour une soirée à la maison.
Il faut tout de même savoir distinguer les alcools fabriqués ailleurs en lot, puis embouteillés ici (Ungava, Chic-Choc) et les spiritueux fabriqués directement du grain à la bouteille au Québec ou même à Montréal (Piger Henricus, Vodka Terroir de Cirka Distillerie, Essence du single malt de la Maison Sivo).
J'ai eu la chance de visiter la magnifique distillerie montréalaise Cirka, en compagnie de leur ambassadeur, complice et créateur d'harmonie Romain Cavelier. On y va?
Du grain à la bouteille
Cirka a choisi d'utiliser le maïs du Québec pour élaborer leur vodka. Les grains arrivent déjà broyés et sont envoyés à l'étape polenta où la farine grossière se mélange à l'eau et est légèrement cuite. Lors de notre visite, ils en étaient au processus de rinçage des cuves, suite à l'envoi du mélange maïs et eau dans les cuves de fermentations. Ici, l'eau est réutilisée au maximum pour éviter les pertes de cette précieuse ressource naturelle.
a fermentation prend place dans d'immenses cuves en inox dans lesquelles sont ajoutés des levures de vins afin d'enclencher le processus de transformation des sucres en alcool. Un processus similaire à celui de la bière. Ensuite, on passe à l'étape suivante dans leur magnifique alambic à doubles colonnes, et l'on attend le lent travail de la distillation du liquide fermenté en alcool qui sort à 96% d'alcool. La vodka est ensuite rectifiée au degré voulu avec une eau distillée sur place. Chaque alambic est dédié à un seul type de spiritueux, afin de conserver dans le cuivre la patine de goût qui fait le succès des grandes maisons.
J'ai eu la chance de sentir les différents aromates qui feront leur gin. Ils en étaient à l'étape de macération où l'alcool extrait les huiles essentielles des plantes et épices. J'ai vraiment hâte de goûter le résultat final! On promet un gin bien d'ici, avec quelques notes du côté boréal de notre végétation. Plus loin, un plus petit alambic attend patiemment son premier lot qui sera destiné à l'élaboration de 3 types de whiskys, que j'attends avec une impatience particulière!
Ce barman de passion et de métier ne pensait pas devenir ambassadeur avant sa rencontre avec Paul Cirka. Il a été conquis par le défi d'une distillerie en démarrage et par l'approche authentique et transparente de l'entreprise. La distillerie est ouverte à tous. Je vous conseille fortement une visite en groupe, c'est un détour qui en vaut la peine! Pour réserver, c'est via leur site.
Puisque Romain est un pro du cocktail, après avoir ouvert les L'Gros Luxe, gagné la compétition Made With Love Canada et fait le tour des meilleurs bars à cocktails de Montréal, je lui aie demandé une recette à faire lorsque nous aurons sous la main leurs produits. Pour l'avoir testé en primeur, le défi sera de ne pas finir la bouteille avant l'arrivée du party. Santé!
LE RIZZUTO
1 OZ de gin CIRKA
1 OZ de vermouth
1/4 OZ de café espresso
2 GOUTTES d'amer Angostura
PRÉPARATION
Mélanger tous les ingrédients avec une cuillère à bar dans un verre rempli de glace. Filtrer dans un verre qui a été refroidi au préalable.
GARNITURE
Zeste d'orange et cerises noires sur un pique à cocktail.
VERRE
Martini