C'est donc bien plus qu'une rumeur. Dismaland, le royaume du lugubre de Banksy, ouvre ses portes ce vendredi sur la plage de la ville balnéaire de Weston-super-Mare, à côté de Bristol.
Comment qualifier l'évènement? Performance, exposition, parc d'attractions, satire… je vais opter pour ça en même temps.
La rumeur qui annoncait depuis une semaine cette nouvelle performance de Banksy comme un simple parc d'attractions sous couvert d'un tournage cinématographique n'était que la pointe de l'iceberg. La démarche de l'artiste est en fait une véritable multi-performance. Pour Dismaland, l'artiste britannique a réussi à convaincre les plus grands noms de l'art contemporain actuel. Banksy fait de son parc un véritable musée d'art contemporain à ciel ouvert.
Avec des satires sociales et des caricatures de l'actualité, Dismaland tire à boulets rouges sur notre société avec notamment une mise en scène d'un crash du carrosse de Cinderella mitraillé par les paparazzi. Caricature qui n'est pas sans rappeler le terrible accident de la princesse locale, survenu sous le pont de l'Alma, à Paris en 1997. Immigration, maltraitance, animaux, enfants, nutrition, médias, rien n'a échappé au miroir déformant du Dismaland, parc de la perplexité.
58 artistes sont réunis pour attractive exposition. « J’ai exclu du site toute représentation de Mickey Mouse. C’est une exposition de la plus belle brochette d’artistes que je peux imaginer, en dehors des deux qui m’ont dit non », confie l'artiste au Huffington Post. Parmi eux, Damien Hirst, avec sa licorne en échafaudage, Bill Barminski, Caitlin Cherry et l'artiste américain Mike Ross dont je vous ai déjà parlé. Banksy y expose également 10 oeuvres originales.
Le parc sera ouvert à tous du 22 août au 27 septembre, mais est toutefois déconseillé aux jeunes enfants. Les entrées sont disponibles sur le site du projet pour la modique somme de 3£, soit un peu plus de 6 $ canadien. L'évènement offre également une programmation musicale les vendredis et samedis soir jusqu'au 27 septembre, qui accueillera entre autres Massive Attack, les Pussy Riot, Run The Jewels et le DJ Peanut Butter Wolf.
Dismaland réussi à faire à tirer la sonnette d'alarme, à faire passer un message citoyen, en tous les cas un message activiste, par le biais de l'art contemporain. Cela faisait longtemps que l'art ne s'était plus adressé à la masse populaire avec autant de force et une telle résonnance.
Je serais tout de même curieux de connaître les noms des 2 artistes qui ont refusé de participer au projet… Jeff Koons, Takashi Murakami?