«Hipster rich grâce à CISM radio, so tu m'appeler Yann Payroll» – Loud Lary Ajust sur la pièce Gruau
Le terme hipster est réapparu il y a quelques années pour désigner un certain style vestimentaire et un mode de vie mené par un sous-groupe marginal de la société (comme les punks, les Mods, les beatniks, etc.). Il est maintenant utilisé par les baby-boomers qui pourraient expliquer le flou entourant la définition actuelle du terme.
Aujourd'hui, il est difficile de cerner les éléments pouvant contribuer à désigner une personne de hipster. Illustrons le propos par un exemple: une personne qui écoutait Arcade Fire en 2004 était peut-être qualifié de hipster selon son goût musical champ gauche, mais en 2014, le financier corpo de la Place Ville-Marie se déplace au Parc Jean-Drapeau pour applaudir les cantiques du couple Butler-Chassagne. Peut-on qualifier ce dernier de hipster? Nous n'oserions jamais.
«Selon le style vestimentaire», me direz-vous. Je vous répondrai que la barbe fournie ou la moustache fluffy, les lunettes surdimensionnées, les beaux habits du Village des valeurs et les tuques d'intérieur ont largement dépassé les frontières de Mile-End et du Plateau.
Cet exercice ardu de cibler les hipsters est probablement dû au fait que plusieurs quidams ont adopté certains aspects de ce groupe ostracisé. Je tiens donc à célébrer cette contre-culture et à réhabiliter ces spécimens en vous faisant découvrir un de leurs bastions:
Ce quartier de Brooklyn est la Mecque du hipsteurisme. Dans un quartier où se croisent juifs hassidiques, communauté hispanophone et jeunesse branchée, Williamsburg constitue un lieu d'effervescence qu'il faut absolument explorer.
– Le samedi, allez faire un tour au East River Park où les artisans du bois, les collectionneurs d'antiquités et les foodies vous attendent pour vous faire découvrir des petites merveilles. Smorgasburg pour les intimes.
– Bruncher (une activité prisée du hipster) au Egg.
– Déambuler sur Bedford Avenue et sur Berry Street
– Vivre dans un authentique loft d'artiste, le mien était l'antre d'un créateur d'un festival de films.
– Déguster une savoureuse pizza de chez Roberta's.
– Acheter des souliers tendance dans une vente trottoir tenue par un individu dont l'inventaire tient dans un vieux carrosse d'épicierie années Steinberg (True Story).
– Jouer à la pétanque ou se désaltérer avec une frette de Brooklyn Brewery au parc McCarren.
– Visiter un des nombreux disquaires qui peuplent ce terrier hipsterien. Éviter de flatter les minous qui roupillent entre la section Reggae 70's et Soul 60's, ils sont un tantinet féroces.
– Se la faire style allemand en sirotant un litre de Hofbrau Original Lager au Radegast Hall & Biergarten sur Berry Street.
– Se trémousser au fameux Music Hall of Williamsburg lors du Brooklyn Electronic Music Festival le 7 et 8 novembre prochain.
– Se faire pomponner dans un barbershop au Persons Of Interest.
– Tremper les lèvres dans un Pinot Noir ou un Syrah au Brooklyn Winery pour décanter de son safari urbain.
Chérie, amène-moi à Brooklyn pour la fin de semaine.