«Mets de l'eau dessus.» Michel, mon prof de gym au primaire, répondant à un élève qui lui montre la dent qu'il vient de perdre pendant son cours.
Les sports de combat existent depuis belle lurette, probablement même avant le hockey. Sur nos terres, ces évènements sont synonymes d'entertainment. Toutefois, dans plusieurs pays, ces sports sont ancrés dans la culture et sont intégrés dans le quotidien de la communauté. Dans certains cas, ils revêtent même des aspects cérémonieux importants. Disons que mon approche face à la violence est plutôt de type gandhienne que tysonienne, alors c'est cette perspective solennelle qui m'intéresse pour mieux découvrir un pays d'accueil.
Afin de sortir des sentiers battus (Guy Mongrain s'est emparé du clavier), je vous propose d'entrer dans divers rings mondiaux.
Le Sumo au Japon
Ce sport existe depuis plus d'un millénaire au pays du soleil levant. Les rituels de purification entourant la présentation du combat sont nombreux et directement liés au Shinto (Religion japonaise). Notamment, on lance du sel sur le ring comme agent de pureté. La présentation des rikishis (lutteurs) peut durer plusieurs minutes par l'entrée du rookie jusqu'aux vétérans où tous doivent montrer qu'ils ne sont pas armés. Ensuite, les deux lutteurs qui s'affrontent se font face en piétinant le sol lourdement. C'est pour éloigner les démons.
On retrouve six tournois par année, dont trois à Tokyo. Ceux-ci vont jusqu'à 15 jours de compétition. Voici le calendrier officiel et pour le site web pour acheter des billets.
Ça déboulonne plusieurs mythes créés par un épisode d'Inspecteur Gadget.
Le Lamb au Sénégal
À quelques heures à vol d'oiseau de chez nous, une autre forme de lutte possède une aura mythique. Un des sports les plus populaires au Sénégal, le Lamb, se déroule dans un cercle et le perdant est celui qui se retrouve les quatre membres touchant au sol, le dos sur le sol ou hors du ring circulaire. Les pugilistes entrent dans l'arène avec un choeur de femmes chantant leurs louanges et vantant leur puissance. Certains lutteurs sont déguisés en costumes traditionnels impressionnants. Au lieu d'avoir des managers, les combattants ont chacun leur Marabout (Sorcier, mais différent de Harry Potter) qui, avec des potions magiques et des gris-gris, tente par tous les moyens de mousser la popularité de son poulain et d'assurer sa protection en chassant les démons.
Tous veulent devenir lutteurs de Lamb: les meilleurs lutteurs gagnent des milliards…de francs CFA, bien sûr. Pour les prochains combats, c'est ici.
Le Muay Thaï de la Thaïlande
Oui, ce pays regorge des plus jolies plages du globe, mais quoi de mieux que d'assister à un combat de Muay Thaï entre deux guerriers déterminés? De plus en plus populaire grâce au MMA, ce sport pratiqué dans son pays d'origine est cerné de rituels et laisse tombé les t-shirts Affliction. Le boxeur entre dans le ring en effectuant une danse nommée Wai khru ram muay qui permet de se réchauffer tout en démontrant du respect pour son opposant. Pendant le combat, une «douce musique» accompagne les mouvements des boxeurs. Ces derniers portent également un bandeau porte-bonheur, le Mongkon, et des brassards pour chasser les fantômes et les démons.
Pour voir cet incroyable spectacle à Bangkok, allez acheter vos billets au Lumpinee Stadium, Rajadamnern Stadium ou le Channel 7 Stadium. Il est aussi possible de suivre des cours.