La mode européenne était à une époque très traditionnelle et conservatrice. Une mode très féminine avec des coupes de vêtements qui épousent les formes de la femme. Les gens étaient habitués et confortables avec ce qu’ils voyaient de collections en collections. Ils avaient un genre d'idéal. C’est à ce moment que les créateurs japonais arrivent en Europe et sèment la controverse en présentant une mode qui va à l’encontre des conventions. En 1970, Kenzo arrive à Paris.
La mode traditionnelle japonaise affiche, à l’inverse de la mode européenne, des vêtements qui ne prennent pas en considération les formes du corps. Il est donc plus difficile de distinguer l’homme de la femme. Prenons par exemple le kosode, ancêtre du kimono, qui est simplement une forme de «T». Des rectangles de tissus joints par une couture donnent un effet rectiligne, mais lorsque porté, il est beaucoup moins sévère à cause de l'affaissement des tissus. De plus, les japonais utilisent des matières inhabituelles qui donnent des effets inattendus. En d’autres mots, les japonais déconstruisent le corps.
Ce que les designers développent, c’est de combiner leurs traditions aux éléments sud-américains, orientaux et scandinaves. Celà produit des mélanges inhabituels de genres aux couleurs intenses avec de grands motifs. À première vue, les critiques de mode accueillent négativement l’arrivée de cette nouvelle mode en comparant les créations à des lambeaux rescapés d’une explosion atomique. Cependant, leur point de vue changera rapidement et ils laisseront les conventions de l’époque pour faire place à un côté plus artistique qu’apportent les japonais.
C’est Kenzo qui arrive le premier et qui présente des créations hippies, gaies et élégantes. Aussi, Rei Kawakubo (Comme des Garçons), Issey Miyake et Yohji Yamamoto, apportent cette mode. Ils créent de réelles oeuvres d’art. Les vêtements japonais ne se démodent pratiquement pas, car les pièces ne suivent pas à la lettre les tendances et souvent ils présentent des coupes que nous ne voyons nulle part. Ce n’est pas toujours évident à porter mais c’est du délice créatif pour les yeux.
Aujourd’hui, nous avons des brands qui continuent à explorer la culture japonaise. Kenzo, Comme des Garçons, Issey Miyake et Yohji Yamamoto sont encore présents ainsi que d’autres marques comme Visvim, Miharayasuhiro, Undercover, Sasquatchfabrix, Julius.
J'ai connu le blogue d'une montréalaise qui se nomme Florence Provencher. Son blogue se nomme Étude pour les cinq doigts. Elle crée des pièces de vêtements en ayant un souci écologique (personnellement elle me donne envie de couper toute ma garde-robe). Elle s’inspire principalement des japonais et parfois elle porte des pièces appartenant à son copain, ce qui représente bien la culture japonaise où les silhouettes hommes et femmes sont pratiquement les mêmes. C’est pourquoi je vous présente son blogue, bien qu’il présente majoritairement des vêtements féminins, on peut facilement prendre quelques inspirations et les adapter à sa garde-robe.