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Ne rien faire : cet art oublié

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Ne rien faire : cet art oublié
Crédit: Pexels

En fin de semaine, je suis allé à un BBQ dans la cour d’un ami. Et c’était parfait. C’était parfait parce qu’on n’a rien fait de productif. On n’a pas joué à des drinking games plus complexes les uns que les autres. On n’a pas joué aux cartes. On n’a pas joué au loup-garou assis en rond. Non. On a fait griller de la bouffe, on a mangé la bouffe et on a jasé, bière à la main, dans la piscine ovale semi-creusée. C’est tout.

Il me semble parfois qu’on n’arrive plus à faire ce genre de choses… On amène un livre quand on va à la plage. On se sent mal si on n’a pas rempli notre fin de semaine d’activités. On se sent mal de choker la soirée entre amis juste parce qu’on a envie de ne rien faire. Et monter au chalet, ça ne suffit plus : on en profite pour rénover le deck, pour couper des cordes de bois, pour reprendre le retard sur nos lectures, pis on retourne en ville pas trop reposé le dimanche soir, dans le trafic.
 

Crédits : Barack Obama // Facebook

De nos jours, on dirait que le plus près dont on peut se rapprocher de ne rien faire, on appelle ça du mindfullness et il faut se concentrer sur sa respiration, sur ce qui se passe en dedans, etc. C’est quand la dernière fois que vous vous êtes assis sur votre rooftop pour regarder la ville, la regarder pendant des heures? C’est quand la dernière fois que vous avez pris le volant pour rouler nulle part? C’est quand la dernière fois que vous avez couru sans votre iPhone qui vous rappelait, dans vos écouteurs, la distance parcourue? Même quand on court, on ne peut plus simplement courir… Il faut battre son meilleur temps.

Je dis qu’on devrait remettre le «rien faire» sur la map. Pas le rien faire du genre «je réponds à mes courriels en soupant, en repassant mes chemises et en regardant Netflix». Non. Le vrai «rien faire», du temps où on s'assoyait su'l perron pour regarder le monde passer…

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